Choix et utilisation d'outils de
communication
dans la mise en place d'une formation à distance
La mise en place d'une formation à distance n'est pas
une chose aisée. L'entreprise est d'autant plus difficile lorsqu'il s'agit d'y
intégrer les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Les
outils technologiques utilisés doivent rester des outils (support de
l'apprentissage) et ne pas être une fin en soi. Le principal défi est de bien
doser les technologies utilisées, d'atteindre l'adéquation parfaite en la plate
forme pédagogique, le domaine étudié et le public apprenant.
I. Composantes d'une formation à
distance
L'élaboration d'une formation à distance
relève de plusieurs facteurs essentiels, citons seulement trois aspect
importants d'un tel dispositif (COCHARD J.M.).
1. Trois aspects
d'une formation ouverte à distance
Aspect technique
- Le matériel. Outre le type de réseau et le débit à prendre en
compte, le choix du serveur et de la plate-forme doit être adopté aux
contraintes et aux objectifs de la formation. De même, il faut tenir compte du
matériel et des configurations clients en prévoyant l'éventuelle installation
des "plug-in" nécessaires à la lectures des différents fichiers de
cours.
- Les supports. Le choix des supports dépend fortement du type de
cours à dispenser : un cours peu évolutif peut plus facilement être diffusé
par cd-rom, contrairement à un cours susceptible de subir des mises à jour
durant l'année de formation ou pointant vers de nombreux liens en
ligne.
- Les choix technologiques. (MOTTET M., PERRAULT
C.) Le format de fichier est très important à
considérer, d'une part au regard du volume du fichier généré qui devra être
téléchargé, d'autre part en fonction du message à faire passer, les
technologies employées ne seront pas les mêmes. Plus ou moins lourdes à mettre
en œuvre, elles doivent être utilisées à bon escient : un fichier vidéo, mal
exploité, trop long, n'aura pas forcément l'impact attendu auprès des
étudiants et peut s'avérer beaucoup moins porteur qu'un bon schéma où un texte
bien construit.
Aspect pédagogique
- Les cours. L'élaboration d'un cours à distance demande un
développement sinon plus réfléchi, au moins plus minutieux qu'un cours destiné
à être dispensé en présentiel, qui, de part le contact direct avec les
étudiants, est adaptable et façonnable en temps réel. Dans un cours à
distance, il faut anticiper les réactions étudiantes, prévoir différents
aspects d'une même situation si cela est possible.
- Les évaluations sont importantes pour l'enseignant, pour les mêmes
conditions que dans une formation dite classique, cependant, il faut réfléchir
à leur mise en œuvre : quel type de devoirs à rendre? sous quelle forme? à
quel rythme? devoir sur table durant les regroupements? Les exercices de type
autotest ont leur importance car en situation de formation à distance
l'apprenant doit pouvoir prendre soi-même ses repères pour mieux appréhender
sa progression.
Aspect
organisationnel
- La gestion des individus. Comme dans toute formation, l'aspect
administratif revêt une place importante, mais plus que dans les autres
formations, il faut pouvoir répondre aux attentes des étudiants et des
enseignants dans la matière : inscription, contrat enseignant....
- Le suivi des apprenants. En présentiel, un étudiant, notamment en
formation continue, peut aisément justifier d'un certain temps de travail,
s'il assiste au cours. A distance il faut prévoir un suivi par étudiant
relatant du temps de connexion, des fichiers téléchargés, des pages
visitées...
- Les informations diverses. L'affichage, sur le site,
d'informations du type échéancier de remise des travaux, planning des cours,
des séances de regroupement, les différents contacts enseignants, la
présentation de l'équipe enseignante, etc. Ces informations sont extrêmement
importantes : les étudiants placés en situation de formation à distance sont
plus demandeurs d'information que des étudiants en formation
présentielle.
Ces trois aspects sont essentiels à la réussite d'un
dispositif de formation à distance mais, remplir toutes ces conditions n'est pas
nécessairement un gage de réussite. Un autre facteur, non des moindres est en
prendre en compte : l'étudiant.
2. Le facteur
humain
Il s'agit là d'un élément très important dans la
viabilité d'un dispositif : le fort taux d'abandon souvent constaté dans des
formations à distance est difficile à parer.
Aussi, nombreuses
sont les formations qui tentent de s'adapter aux besoins personnels de
l'étudiant. Chacun doit avoir le sentiment que la formation répond précisément à
ses besoins et objectifs, lui permettant la mise en pratique rapide de ce qu'il
vient d'apprendre (Gil P.)
Deux éléments de solutions
concourent, actuellement, à personnaliser les formations, pour mieux répondre
aux attentes de chacun :
Parcours individualisé
(LAMEUL G.)
Choisir les modules de cours à suivre, organiser son
année de formation en fonction de ses propres contraintes permet
l'épanouissement de l'individu en tant que tel, aussi bien au niveau personnel
que professionnel. Toutefois il s'agit là d'un processus à double tranchant : à
trop individualiser un parcours on peut s'exposer à un isolement plus important
de l'apprenant durant sa formation. Chaque étudiant cheminant suivant un
parcours qui lui est propre a ainsi beaucoup plus de mal à échanger avec les
autres car il ne partage pas les mêmes préoccupations au même moment.
L'apprenant n'a alors plus qu'un interlocuteur quasi unique : son
tuteur.
Tutorat
(JACQUINOT G.)
La mise en place et le fonctionnement de tutorat
personnalisé permet à l'étudiant de sentir une présence durant son année, mais
représente un coût non négligeable dans le budget d'une formation à distance. De
plus trouver des tuteurs n'est pas une chose aisée, même correctement rémunérés
les tuteurs compétents et suffisamment disponibles sont rares (COCHARD J.M.).
Cette
personnalisation possède, bien sur, les avantages que nous lui connaissons, à
savoir l'adaptation de la formation pour satisfaire au maximum les attentes de
l'étudiants en tenant compte de ses compétences initiales et de ses progrès.
Mais, toute médaille a son revers et il ne faut pas négliger certains aspects
qui peuvent s'avérer néfastes.
Malgré les nombreux efforts
réalisés, bien souvent, passé l'engouement du départ suscité par le coté ludique
de la découverte du système et la façon différente d'apprendre, la motivation
initiale s'émousse rapidement.
L'isolement physique de l'étudiant engendre
tôt ou tard un sentiment d'isolement moral, facteur précurseur de la
démotivation qui conduit inexorablement à l'abandon.
Le taux d'abandon étant très important dans une formation à
distance, on est en droit de s'interroger sur la façon dont il faut extraire
l'étudiant de son isolement "social" pour pouvoir entretenir sa motivation tout
au long de a formation à distance.
II. Mise en place d'un
dispositif de formation à distance
Le CRRM (laboratoire en sciences de
l'information), propose depuis 3 ans une formation entièrement non présentielle,
de niveau maîtrise. Le diplôme a été reconnu et habilité par le ministère pour
la rentrée universitaire 1998. L'ouverture de cette formation a été l'occasion,
pour le laboratoire, de transposer son savoir faire acquis en entreprise,
notamment dans l'élaboration de système d'information et dans la gestion des
connaissances et du savoir.
1. Contraintes de
départ
Du fait du peu de budget de départ, la mise en place
d'un tutorat personnalisé et suivi était quasi impossible, une réflexion sur les
possibilités de déplacer le tutorat sur l'ensemble des étudiants s'est donc
imposée. La naissance d'une communauté d'entraide étudiante s'est avérée
nécessaire
Il s'agissait alors de déterminer par quels
moyens on pouvait rompre l'isolement de chacun en créant puis entretenant la
motivation collective par la création d'une communauté d'apprentissage
(POUTS-LAJUS S., RICHE-MAGNIER M.)
L'articulation de la formation
elle-même s'est avérée être un élément déterminant. Elle se compose de
différents modules de cours (certains d'auto formation d'autres demandant des
travaux collectifs) mis à disposition successivement suivant une progression
pédagogique définie. L'ensemble des étudiants travaille le même module durant
une période donnée, même si chacun le fait à son rythme.
2. Comment entretenir la
motivation ?
Par un échéancier strict et très
rythmé
Des tests réguliers à un rythme soutenu sont à
remettre périodiquement (plusieurs tests tous les 15 jours), obligeant
l'étudiant à travailler de façon régulièrement en minimisant les "temps morts"
entre les différentes parties de la formation. Ces tests sont nombreux dans les
modules d'auto-formation (apprentissage des outils, notamment) où l'étudiant
doit acquérir un savoir-faire par la pratique et la mise en situation
immédiate.
Par la réalisation d'un
travail en groupe
Un travail de groupe dit coopératif est
demandé dans un module transversal, faisant intervenir l'ensemble des
connaissances acquises durant le formation ainsi que les compétences et les
sensibilités initiales de chacun. Il permet, après avoir initié le dialogue,
d'entretenir les échanges entre les étudiants.
Par la naissance d'une
communication d'apprentissage
Le tutorat tel qu'il est perçu actuellement en
formation à distance a été déplacé au niveau des espaces d'entraide étudiante.
Le but étant de favoriser la naissance d'une réelle communauté d'apprentissage
au sein de la formation en rendant les étudiants plus actifs à résoudre leur
problèmes en groupe qu'en situation d'apprentissage tutoré où l'étudiant a
plutôt tendance à poser sa question dès l'instant où il se sent bloqué sur un
problème et à attendre des éléments de la solution que pourrait lui apporter son
tuteur. L'intervention des enseignants dans les échanges entre étudiants est ici
volontairement minimisée. Toutefois, ils suivent "dans l'ombre" les discussions,
se réservant le droit d'intervenir en cas de non résolution des problèmes
posés.
La création d'une telle synergie de
groupe au sein de la communauté d'apprentissage requiert l'utilisation d'outils
de communication appropriés. A noter la forte volonté de limiter l'effectif du
groupe à une trentaine d'étudiants maximum (la promotion 2000-2001 compte 27
étudiants) qui permet les échanges les plus productifs. Un effectif plus
important est plus difficile à gérer et peut nuire à la qualité, la quantité et
la convivialité des échanges.
3. Choix des outils de
communication
Une formation universitaire peut regrouper des
individus d'horizons, de compétences, de parcours différents. Le choix des
moyens de communication est primordial. Il faut toutefois garder à l'esprit que
l'utilisation de l'outil, même si son apprentissage entre dans la cadre de la
formation, n'est pas une fin en soi mais un moyen, il faut donc que chacun se
l'approprie rapidement avant de pouvoir prétendre à commence sa formation
proprement dite..
Cette appropriation qui doit être la plus
naturelle possible, détermine d'elle même les critères de sélection
.
Critères de choix
De part les compétences initiales hétérogènes
en informatique de chacun au sein de la formation il a fallu définir des
critères stricts de base dans le choix des outils, en tenant compte, par défaut,
des compétences étudiantes les moins développées :
- Un outil simple. L'utilisation et la prise en main doivent être
faciles et relativement intuitives. L'apprentissage de l'outil n'étant pas le
but essentiel de la formation, il doit être rapide et optimal.
- Un outil stable. L'étudiant doit pouvoir compter sur un outil
fiable. Il ne s'agit pas d'employer une application nécessitant de nombreuses
modifications de paramétrage.
- Un outil commun. Autant que possible, l'application utilisée doit
pouvoir être réutilisée par la suite comme outil de travail. Dans ce but, les
outils sélectionnés doivent être courants (voire implantés par défaut sur les
machines) et non exclusivement réservés à la formation.
- Un outil adapté. La communication véhiculée par les outils choisis
doit être adaptée aux échanges entretenus dans la formation. On ne va, par
exemple, pas utiliser le téléphone pour travailler en groupe à la réalisation
de pages web.
Ce dernier point, relatif à un outil adapté, fait
intervenir d'autres critères plus généraux, pris en compte en fonction des
besoins en communication de la formation :
- Temporalité de la communication. Différents types d'outil vont
être utilisés en fonction du mode de communication choisi. Une communication
synchrone ne fait évidemment pas intervenir les même outils qu'une
communication asynchrone.
- Dynamisme du groupe. Dans un groupe plutôt passif, une
communication de type push sera plus adaptée qu'une communication de type pull
nécessitant une démarche plus active de la part de
l'utilisateur.
Les critères de choix explicitement définis, nous
pouvons maintenant envisager l'utilisation d'outils y répondant.
III. En pratique
Dans la formation non présentielle NTIDE du CRRM,
différents outils de communication ont été mis à disposition des étudiants, en
fonction des types d'informations destinées à être échangées. Ils peuvent être
qualifiés de médiateurs entre les étudiants, véhiculant les informations
échangées.
1. Moyens choisis
:
Groupes de
discussions
Il s'agit ici d'un outil asynchrone, ne nécessitant
pas une connexion simultanée des étudiants, et de type pull où chacun effectue
la démarche d'aller consulter les échanges en organisant ses connexions à sa
guise de part son éloignement géographique et temporel.
Cet
outil est destiné à une utilisation étudiante jouant un rôle de médiateur dans
les échanges au sein de la communauté d'apprentissage créée en substitution d'un
tutorat personnalisé. Les étudiants posent leurs questions et répondent à celles
des autres, réfléchissent ensemble à différents problèmes rencontrés. Les propos
échangés ici sont plus réfléchis (qu'en situation synchrone) et conduisent à des
discussions relativement poussées de part la fonction asynchrone de l'outil qui
permet de développer sa réflexion et ses arguments avant de répondre
(HENRI F., LUNDGREN-CAYROL
K.)
Un groupe de discussion a été ouvert par module
de cours de formation permettant de cibler les sujets traités dans un
groupe.
Liste de diffusion
La liste diffusion est un outil asynchrone de type
push. Il permet à chacun de recevoir des messages directement dans sa boite aux
lettres. Cet outil est destiné initialement aux enseignants, administrateurs de
la formation voir même étudiant, d'informer l'ensemble de la promotion de tel ou
tel événement.
Espace ftp
Par l'intermédiaire de répertoire commun, de façon
asynchrone et suivant un processus de type pull, les étudiants peuvent
travailler à la réalisation de travaux en commun (demandé dans un module de
cours) en vue de leur publication sur le site de la
formation
Notons que cet espace est aussi utilisé par les
enseignants pour la récupération de certains travaux individuels des étudiants.
Parallèlement à des répertoires communs, chaque étudiant dispose d'un répertoire
personnel d'accès sécurisé.
Centre de ressources
communes
Développer par le laboratoire. Cet outil permet aux
étudiants de mettre en commun leurs ressources sous forme de fichiers ou de
signets, il offre aussi différentes possibilités d'interrogation par
l'intermédiaire d'un moteur de recherche, d'un annuaire ou d'une recherche dans
le texte des documents indexés.
Les ressources peuvent être de
deux sortes : signets (bookmark communs à la promotion), documents (article,
présentation, fichiers sous différents formats déposés par les étudiants).
Chaque ressource peut être annotée par les étudiants, leur offrant la
possibilité de commenter les éléments déposés. L'étudiant, participe ainsi à
l'enrichissement du dispositif de formation et devient lui-même le propre acteur
de sa formation.
2. Fonctionnement et
exploitation
Observation
On observe dans un premier temps différent
type d'individus que l'on peut classer en trois catégories : les moteurs, qui connaissent déjà ou qui
s'approprient rapidement et efficacement les outils : ce sont les preneurs
d'initiatives du groupe ; les actifs, qui s'intègrent parfaitement dans la formation, s'approprient
correctement les outils, sont actifs lors les échanges, mais ne prennent pas ou
très peu d'initiative ; les passifs : petite minorité d'individus quasiment absents des échanges, soit
parce qu'ils n'ont pu s'approprier correctement les outils, soit par manque
évident d'intérêt pour la formation.
En début de formation, d'une manière générale les
échanges sont difficiles à démarrer (notons que notre formation NTIDE ne
comprend pas de regroupement en présentiel en début d'année). L'utilisation du
système, sauf cas rares, n'a pas lieu de manière spontanée, par timidité, peur
des remarques des autres...
Une première "amorce" du système
consiste à demander à chacun de se présenter sur les groupes de discussions,
ceci contribue efficacement au démarrage du dialogue. Les échanges sont ensuite
plus faciles. Il s'agit de montrer que l'outil est valable et qu'il apporte un
plus dans la formation.
Puis, chacun doit, dans le centre de
ressources déposer des éléments, aller les consulter, afin qu'il prenne
conscience du potentiel du système, de l'utilité du processus. Quelques
ressources doivent déjà présentes, utiles aux étudiants pour permettre
l'initiation du réflexe de consultation dans un premier temps puis de partage et
de dépôt, d'apport dans un second temps.
Evaluation du
dispositif
Des indicateurs ont été déterminés pour évaluer le
fonctionnement d'un tel système. Certains indicateurs sont d'ordre quantitatif,
d'autres d'ordre qualitatif.
- Les indicateurs qualitatifs permettent de juger les
pratiques étudiantes et de déterminer l'intérêt porté au système. En fonction
des modules les types d'échanges différent quelque peu. A titre indicatif il
est à noter que les modules d'auto formation génèrent des messages
essentiellement de type question-réponse autour des différentes interrogation
suscitées par les cours. Le module transversal de travail coopératif ayant
pour but l'élaboration d'un site web à partir d'un sujet donné, au cours
duquel les étudiants devaient former des groupes, se répartir les tâches,
élaborer une charte graphique et mener à bien de projet, a vu se développer
des échanges de type proposition-réaction, où chacun expose sa propre vision
du projet et la soumet aux autres. De plus, suivant les années les pratiques
peuvent varier en fonction des affinités et des initiatives de certains
individus précédemment qualifiés de moteur dans le groupe. Tel ou tel moyen de
communication est alors utilisé. Lorsque les échanges sont soutenus, qu'une
grande majorité des étudiants y participent, on considère que le système
fonctionne. Certains outils sont plus ou moins affectionnés par les étudiants,
pour exemple :
- La
promotion 2000 a souhaité créer une liste de diffusion, pour les échanges
autour des modules, plus appropriée à leur goût que les forums de
discussion. Ils préféraient l'aspect push de la liste, leur permettant de prendre
rapidement connaissances des nouveaux messages postés sans avoir à faire la
démarche de se connecter au groupe de discussion.
- La
promotion actuelle a conservé le système de groupes de discussions, qu'elle
considère comme plus adapté car conservant "la trame des messages postés".
De même l'aspect pull des groupes de discussion implique une volonté de
connexion et donc de se ménager un certain temps pour lire et répondre aux
différents messages. A noter que cette même promotion a ouvert des canaux
d'IRC pour les regroupements à distance à certaines heures pour leur travaux
coopératifs en petits groupes.
Quand un nouvel outil est utilisé (cette année les
canaux IRC), et que son appropriation est complète pour toute la formation (ou
du moins par la majeure partie), on peut dire que le rôle de socialisation est
pleinement joué par les moyens de communications et donc, dans ce sens, que
notre but est atteint.
- Les indicateurs quantitatifs. De nombreux messages
ont été échangés par l'intermédiaire des différents outils utilisés.
Voici, en quelques chiffres, les échanges de la
promotion 2000-2001 jusqu'en mai :
- 408
messages ont été échangés sur les différents groupes de discussions (tous
modules confondus) ;
- 350
éléments sont disponibles dans les ressources communes (principalement des
signets) ; 15 étudiants ont déposé des ressources dont 8 ont créé des
nouvelles rubriques ;
- 50
messages ont été postés sur la liste de diffusion ;
- l'ensemble
des étudiants ont utilisé les ressources ftp
A titre indicatif rappelons que la promotion actuelle
regroupe 27 étudiants, pouvant être répartis suivant le découpage proposé
précédemment, en 6 éléments moteurs, 17 suiveurs-actifs et 4
passifs.
En ce qui concerne la liste de diffusion et
les groupes de discussion, on peut distinguer les messages envoyés par les
enseignants de ceux envoyés par les
étudiants.


La Figure 1
reflète la proportion des messages émis par les enseignants par rapport à ceux
émis par les étudiants. 98% sont issus d'étudiants. L'objectif initial qui
souhaitait favoriser les échanges étudiants sur les groupes de discussions est
atteint. 4% des messages viennent d'intervention enseignantes. Il s'agit là de
cas rares où les enseignants ont jugé opportun d'intervenir pour réorienter la
discussion dans la bonne direction. Au regard des objectifs définis pour chaque
outil de communication, les proportion devraient quasiment s'inverser pour la
liste de diffusion. Or nous voyons, dans la Figure 2, que
malgré une variation de proportion notable, les échanges sont plus nombreux de
la part des étudiants que des enseignants. Ce déséquilibre s'explique par le
fait qu'une étudiante, cette année, a commencé sa formation après les autres.
Aussi, étant en décalage, elle a préféré poser ses questions sur la liste,
sachant que chacun recevra le message (aspect push) alors que le groupe de
discussion relatif à son sujet n'est plus utilisé par les étudiants plus loin
dans leur progression. Chaque module de cours, ouvert à la suite du précédent,
engendre l'utilisation d'un groupe de discussion différent. Le groupe de
discussion du module précédent est alors , la plupart du temps délaissé et
constitue une archive des messages postés.

La Figure 3 montre
la proportion des réponses (ou réactions) apportées en fonction des questions
(ou propositions) exposées dans l'ensemble des groupes de discussions. Le
rapport prouve que les questions posées ne restent pas sans réponses puisqu'en
moyenne on obtient deux réponses pour une question. Pour la liste de diffusion
ce rapport est moindre (Figure 4), ce
qui somme toute est logique car la plupart des messages postés sur la liste sont
des données d'ordre informatif qui n'attendent de réponses ou réactions
particulières. Ici encore, les données que nous aurions été en droit d'attendre
initialement sont faussées par l'intervention d'une étudiante en décalage dans
sa formation, ce qui n'enlève en rien le fonctionnement du système puisque même
en utilisant un autre moyen de communication que celui adopté par le reste de la
formation, les réponses et réactions des autres étudiants existent tout de
même.
Ces chiffres et particulièrement les dernières (Figure
3 et
Figure 4) ont
pour but de montrer que non seulement les outils de communication sont utilisés
mais qu'ils permettent de réels échanges puisque l'on peut noter en moyenne deux
réponses ou réactions par questions ou propositions
énoncée.
IV. Conclusion
Forts d'une expérience de trois ans dans le domaine,
nous avons pu constater, à plusieurs reprises, que le travail en groupe, de même
que la composition du groupe (hétérogénéité des parcours de chacun), joue un
rôle très important dans l'entretien des échanges entre les étudiants. Toutefois
les différentes promotions NTIDE n'ont pas encore dépasser la trentaine
d'étudiants. La relative petite taille de ces groupes a permis de conserver un
aspect suffisamment convivial pour offrir à tous la possibilité de s'exprimer et
surtout d'être entendu. Au CRRM, nous ne sommes pas actuellement en mesure de
pouvoir garantir les mêmes qualités ni même quantité d'échanges au sein d'une
formation plus importante, une solution serait de fractionner des promotions en
groupes plus restreints d'individus.
Le choix d'outils de
communication est extrêmement difficile et ce qui s'avère bon une année n'est
pas forcément vérifié l'année suivante. Le choix des outils doit être
suffisamment strict et ciblé pour ne pas noyer l'apprenant sous des technologies
qu'il ne pourra pas maîtriser et risquer un abandon quasi programmé dés le début
de la formation. D'un autre coté, le choix des outils de communication doit
offrir un panel assez large et flexible pour permettre à chacun des étudiants de
s'approprier l'objet, l'outil, le mode de communication qui lui convient le
mieux tout en restant en accort avec l'ensemble de la
formation.
Nous avons tenté de faire apparaître, dans cette
publication, que la motivation des étudiants reste essentielle à la réussite de
la formation. Les moyens de communication adoptés sont primordiaux dans
l'entretien de cette motivation.
Bibliographie
:
COCHARD J.M. Les nouvelles technologies de
l'Information et de la Communication, Applications à la formation ouverte à
distance. Conférences organisée à l'Université d'Aix-Marseille III, le 12 avril
2001.
GIL P. E Formation, NTIC et
reengineering de la formation professionnelle. Dunod, Paris,
2000
HENRI F., LUNDGREN-CAYROL K. Apprentissage collaboratif à distance, Presse de
l'Université du Québec, 2001, p63
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formation (Unesco) [en ligne] http://cvlium.univ-lemans.fr:8900/public/unesco
(page consultée le 12/01/2001)
LAMEUL G. Un
public à la recherche d'une relation plus humaine et plus coopérative avec le
formateur dans la situation pédagogique à distance. In 2ème
entretiens internationaux d'enseignement à distance, Poitiers, 1-2
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MOTTET M., PERRAULT C. De
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http://www.clic.ntic.org/clic24/Cours.htm (page
consultée le 1/11/1999)
POUTS-LAJUS S., RICHE-MAGNIER M.
Education et Technologies de l'information : des influences réciproques, L'école
à l'heure d'Internet, les enjeux multimédia dans l'éducation, Observatoire des
Nouvelles Technologies pour l'Education en Europe, [en ligne]
http://services.worldnet.net/ote/text0020.htm (page consultée le 6 juillet
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