Actes du colloque
La Communication Médiatisée par Ordinateur : un carrefour de problématiques
Université de Sherbrooke, 15 et 16 mai 2001

Le courrier électronique : artefact cognitif et dispositif de communication

Florence Millerand
Université de Montréal

Dispositif déjà presque vieux, du moins si on le compare à l'IRC ou au Web, le courrier électronique est l'une des applications Internet à s'être diffusée le plus rapidement historiquement pour concerner aujourd'hui un nombre sans cesse croissant d'usagers, à un point tel que son usage peut paraître presque banalisé - du moins dans certains milieux organisationnels. Cependant, si ce nouvel outil de communication semble a priori pratique et simple d'utilisation, l'observation des usages qui en sont faits révèle un dispositif communicationnel plus complexe qu'il n'y paraît où s'entremêlent des communications aux modalités, aux objets et aux temporalités des plus variées (communication interindividuelle, collective, à caractère privé, public, etc.) qui témoignent de modes d'utilisation extrêmement disparates - depuis un usage limité à la réception et l'envoi de messages (sur le modèle de la télécopie) à la participation active à des groupes de travail en ligne (sur le modèle du collecticiel).

Nous présentons dans cet article deux perspectives de recherche pour comprendre les usages et les modalités d'appropriation de ce dispositif qu'est le courrier électronique : premièrement comme « artefact cognitif », et deuxièmement comme « dispositif de communication ». Ces deux perspectives ne sont ni exclusives ni exhaustives dans le sens où elles ne prétendent pas suffire à l'analyse de la construction sociale de l'usage. Elles sont plutôt présentées ici comme deux éclairages complémentaires sur la problématique de l'appropriation des dispositifs communicationnels.

Repères historiques

Commençons tout d'abord par poser quelques repères historiques sur le développement du courrier électronique. La première messagerie électronique entre deux machines naît en 1972 chez Bolt Beranek & Newman (ou BBN), la société d'informatique qui a construit et développé le réseau initial de l'ARPA, sous le clavier d'un ingénieur nommé Ray Tomlinson - également à l'origine de l'utilisation du caractère « at » ou « arobase » (@) dans les adresses de courrier électronique (Hafner & Lyon, 1999). Mais la messagerie électronique de type « Internet » naît officiellement dix années plus tard, en 1982, avec la définition d'un protocole spécifique séparé du protocole FTP : le protocole SMTP (pour Simple Mail Transfert Protocol ou « Protocole simple de transfert de fichier »)[1]. À partir de ce moment-là, le courrier électronique connaît un succès fulgurant dû en grande partie à son universalité sur le plan technique. En effet, avant cette date - et toujours un peu maintenant - cohabitaient des systèmes de messagerie hétérogènes et incompatibles entre eux[2]. Une fois les mécanismes techniques de la messagerie SMTP clairement et publiquement documentés, les systèmes de messagerie concurrents ont conçu des passerelles de conversion pour communiquer avec la messagerie SMTP faisant d'elle la messagerie « universelle » que l'on connaît aujourd'hui.

Mais l'expansion incroyablement rapide du courrier électronique viendrait également confirmer la vision du pionnier Licklider (1968) selon lequel les progrès technologiques devaient répondre au besoin insatiable qu'à l'humain de communiquer. En effet, bien qu'à son origine l'ARPANET ne fût pas prévu pour devenir un système de messagerie, il faut bien reconnaître que l'augmentation du trafic des messages échangés a constitué une force phénoménale de développement et d'accroissement du réseau en général (Hafner & Lyon, 1999). Dans les termes d'une sociologie de l'innovation, l'histoire du développement d'Internet et du courrier électronique viendrait bien révéler la prégnance de la dimension sociale dans l'innovation technique.

De fait, dès lors qu'on s'intéresse à la socialisation des nouvelles technologies comme Internet ou le courrier électronique, c'est-à-dire aux modalités de leur intégration dans la société, les questions de la place de la technique contre la place du social surgissent. Josiane Jouët (1993) fait remarquer à juste titre qu'à l'intérieur même de la sociologie des usages, les approches se distinguent nettement selon la place qu'elles accordent respectivement au « fait technique » ou au « fait social ». Dans notre perspective, discuter des usages des technologies de communication dans les termes abstraits de la technique ou du social ne doit pas faire oublier que ces technologies se présentent aux yeux de ceux et celles qui les utilisent avant tout sous la forme d'objets. Et, le rapport que les usagers entretiennent avec ces objets techniques en est d'abord un de concret et physique. Pour reprendre les termes de Pierre Chambat (1994) :
« On ne saurait donc raisonner abstraitement à partir de schémas techniques envisagés indépendamment de leur objectivation sous forme d'objets relevant de la culture matérielle » (p. 252).
C'est précisément à penser la technique à travers sa « mise en objet » qu'invitent les perspectives retenues ici. Des perspectives qui sont à resituer dans un mouvement plus large visant à repenser la place des objets dans les processus de communication ou d'innovation au sein des sciences humaines et sociales. Ce mouvement est dû principalement aux apports des recherches effectuées en psychologie et en anthropologie cognitives, avec les courants de l'action située, la cognition située et la cognition distribuée, ainsi qu'en anthropologie des sciences et des techniques[3].

Le courrier électronique comme « artefact cognitif »

Norman (1993) définit un artefact cognitif comme :
« Un outil artificiel conçu pour conserver, exposer et traiter l'information dans le but de satisfaire une fonction représentationnelle » (p. 18).
La carte géographique, le pense-bête fixé au mur ou l'ordinateur sont des artefacts cognitifs dans la mesure où ils jouent un rôle dans le traitement de l'information - qui constitue la base de toute activité cognitive - d'où le qualificatif d'artefacts « cognitifs ». L'idée forte de cette perspective consiste à envisager les objets techniques comme des artefacts agissant comme partenaires dans l'activité cognitive de celui ou celle qui l'utilise. Ils peuvent ainsi être considérés comme des ressources permettant d'alléger les tâches cognitives d'attention, de raisonnement, de mémorisation, de planification, etc., chez l'usager dans la mesure où ils prennent en charge une partie de l'activité cognitive humaine. L'exemple de la carte géographique cité par Norman est éclairant. La carte permet de décharger son propriétaire de certaines tâches cognitives, de mémorisation et de représentation notamment, dans la mesure où d'une part, elle agit comme réservoir d'informations et d'autre part, elle « cristallise » certaines opérations cognitives.

Précisément, les artefacts cognitifs peuvent être envisagés sous plusieurs dimensions. Ils constituent des réservoirs informationnels dans le sens où ils contiennent de grandes quantités d'information - par ailleurs impossibles à mémoriser par l'individu ; ils permettent la mise en oeuvre d'opérations cognitives complexes (à titre d'exemple, la carte géographique permet de tracer très rapidement un itinéraire en tenant compte de multiples paramètres) ; ils jouent un rôle d'amplificateur des capacités cognitives humaines de mémoire, de calcul, de visualisation, etc. (l'usage de l'ordinateur augmente en effet considérablement notre puissance de calcul) ; ils jouent, enfin, un double rôle d'opérateur et de « limitateur » dans l'action des usagers dans la mesure où la structure physique des artefacts impose des contraintes qui rendent possibles certaines opérations (ou manipulations) plutôt que d'autres. C'est en ce sens que la notion d' « affordance » inventée par Gibson (1977) et appliquée par Donald Norman (1988) aux objets techniques doit être comprise. Les artefacts cognitifs permettent (afford) certains usages, par exemple en remplaçant certaines tâches cognitives par une perception directe d'indices et ce faisant, ils modifient non seulement la tâche de l'usager mais également la façon de réaliser cette tâche.

Dans le cadre d'une sociologie des usages, cette perspective permet d'observer concrètement comment l'objet technique participe à la construction des usages, d'une part à travers ses affordances - qui renvoient à ce que permettent (ou non) ses caractéristiques techniques et d'autre part, à travers son action en tant qu'artefact cognitif - qui renvoie à la participation de l'objet technique dans l'activité cognitive qui a cours dans l'usage, et qui implique nécessairement une modification de la tâche et de sa réalisation. Il est aisé de comprendre que, dans le cas du courrier électronique, les modes d'utilisation de cet outil de communication peuvent varier selon les options permises par le logiciel de messagerie utilisé. À titre d'illustration, un logiciel qui présente des fonctionnalités sophistiquées (ex: fonctions de tri, de filtrage, de recherche des messages...) rendra possible - sans l'imposer toutefois - une utilisation elle-même plus sophistiquée (ex: archivage, gestion des messages...). Mais, c'est d'abord et avant tout parce qu'il modifie à la fois l'activité et l'environnement - en créant une répartition nouvelle de ressources entre l'usager et l'artefact - que le rôle du courrier électronique en tant qu'artefact cognitif doit être compris.

Là encore, l'exemple de la liste de contrôle (ou check-list) cité par Norman est éclairant. Alors que l'instauration de ce nouvel outil améliore a priori les capacités de mémorisation et de planification de la personne qui l'utilise (en prenant sur lui ces opérations cognitives), l'usage de la liste représente toutefois un ensemble de tâches nouvelles à exécuter pour le pilote dans la mesure où l'introduction de ce nouvel outil vient modifier considérablement la tâche telle qu'il avait l'habitude de la réaliser. En effet, le pilote doit se familiariser avec une nouvelle façon de travailler, acquérir éventuellement de nouvelles connaissances, et inévitablement mettre de côté certaines connaissances acquises antérieurement. Car l'usage de la liste introduit trois nouvelles tâches : dresser la liste, se souvenir de consulter la liste, lire et interpréter les items sur la liste. Or, s'il revient au pilote d'user de la liste, sa préparation revient à une personne différente (en l'occurrence le commandant de bord de la compagnie aérienne) et interviendra bien avant sa mise en usage par le pilote. Notons que dans ce cas-ci, l'effort cognitif impliqué dans l'usage de ce nouvel outil est distribué à la fois dans le temps et entre les acteurs.

Dans les termes de Norman, le rôle de l'artefact cognitif « liste » peut être compris à la fois selon une perspective dite « du système » et une perspective dite « de la personne » (1993) :
« Du point de vue du système, l'artefact paraît augmenter certaines capacités fonctionnelles de l'utilisateur. Du point de vue de la personne, l'artefact a transformé la tâche initiale en une nouvelle tâche, cette tâche pouvant différer radicalement de l'originale par les exigences et les capacités cognitives qu'elle requiert » (p. 24).
En d'autres termes, on pourra parler de reconfiguration « cognitivo-sociale » (Akrich, 1993) pour exprimer la transformation de l'activité et, le cas échéant, de l'environnement provoquée par l'usage d'un nouvel artefact. Dans le cas du courrier électronique, cette reconfiguration cognitivo-sociale semble bien se traduire d'une part par l'apprentissage du mode opératoire de l'artefact - qui passe nécessairement par le développement de quelques habiletés d'ordre technique - pour pouvoir le manipuler et d'autre part, par l'acquisition de compétences proprement sociales et communicationnelles, pour pouvoir l'utiliser. L'usage du courrier électronique impliquerait donc non seulement un ajustement « cognitif », mais également un ajustement « social ».

Le courrier électronique comme « dispositif de communication »

Parce que le courrier électronique est aussi un dispositif permettant la communication entre un émetteur et un (ou plusieurs) récepteur(s), son usage s'inscrit nécessairement dans une situation sociale de communication, en l'occurrence une situation de communication médiatisée par ordinateur. Appréhendé comme un « dispositif de communication » au sens que lui donnaient Licklider et Taylor en 1968 dans leur texte fondateur (The computer as a communication device), l'artefact technique qu'est l'ordinateur n'est plus simplement une « machine à calculer » mais bien une « machine à communiquer » par l'entremise d'un système d'opération, d'applications logicielles et d'un réseau de transmission, qui façonnent et modèlent une forme particulière de communication, à savoir : une « communication électronique », à distance et asynchrone. Or, il semblerait que les formats d'interaction liés à cette forme de communication ne conviennent pas à tous, de même que les ajustements nécessaires à la nouvelle situation sociale dans laquelle l'usage du courrier électronique s'inscrit - qui requerraient, entre autres, le développement d'habiletés d'ordre communicationnel (pour décoder les messages, pour utiliser les codes propres à ce format de communication tel les Smileys, etc.), qui plus est à travers des modes de socialisation spécifiques.

Car l'apprentissage de l'utilisation d'un dispositif de communication comme le courrier électronique ne requiert pas simplement le développement de compétences pratiques d'ordre technique pour manipuler le logiciel (Millerand, Giroux & Proulx, 2001), encore faut-il acquérir les compétences proprement sociales qui permettront d'en faire usage. Il pourra s'agir, par exemple, d'intégrer les règles et codes de conduite en matière d'expression, sur les listes de discussion notamment,[4] ou encore de développer des aptitudes à intégrer ou à constituer de nouveaux réseaux en ligne. Or, l'acquisition de ces savoir-faire tant techniques que sociaux ou communicationnels n'est pas sans impliquer des formes de socialisation dans des collectifs - qu'ils soient professionnels, amicaux, familiaux, etc. (Lelong & Thomas, 2001). Ainsi, la stabilisation d'un réseau de correspondants réguliers constituera une étape importante du processus d'appropriation du courrier électronique. En outre, l'observation des déboires et des désenchantements des usagers débutants du Web ou du courrier électronique (Carles & Broadbent, 1999 ; Boullier & Charlier, 1997) confirme bien toute l'importance des réseaux de sociabilité durant la phase de découverte de ces dispositifs.

L'appréhension du courrier électronique comme un dispositif de communication permet en outre d'accorder une attention spéciale à la situation (dans l'espace et dans le temps) et au contexte d'usage. En effet, l'usage du courrier électronique n'apparaît pas ex nihilo mais s'articule à celui d'autres dispositifs (comme le téléphone, la télécopie, le courrier postal, le face-à-face, etc.) et sa pratique est bien souvent intégrée à un vaste ensemble d'autres pratiques de communication. La pratique « professionnelle » du courrier électronique dans les milieux organisationnels s'inscrit par exemple de façon tout à fait complémentaire avec celle du téléphone ou la télécopie. Cette attention aux éventuelles reconfigurations que l'articulation de la nouvelle pratique aux plus anciennes occasionne oblige à élargir l'unité d'analyse pour prendre en compte la situation d'usage au-delà de l'activité d'usage - entendue au sens restreint de l'emploi du dispositif.

Enfin, l'usage de ce nouvel outil de communication n'est pas sans instaurer de nouvelles habitudes au quotidien (relever son courrier, y répondre, etc.) qui s'inscrivent elles-mêmes à l'intérieur de nouvelles méthodes de travail (coopératives, à distance, etc.), révélant l'émergence de modes de communication et de socialisation d'un nouveau genre auxquels sont fortement associées les valeurs actuellement prédominantes d'efficacité et de performance. Si les recherches pionnières sur la télématique des années 80, en particulier sur les messageries (Réseaux, 1989), avaient déjà montré combien les technologies d'information et de communication étaient investies des valeurs de rationalité, d'efficacité et de performance, les discours actuels centrés sur la rapidité et l'efficacité de la communication électronique à l'ère d'Internet semblent bien participer pleinement à la légitimation des pratiques émergentes de communication médiatisée par les réseaux.

Conclusion

Pour conclure, tandis que la perspective sur les artefacts cognitifs permet de réintroduire l'expérience de la matérialité de la technique dans la construction de l'usage en accordant aux dispositifs techniques un statut de partenaires dans l'activité cognitive de ceux et celles qui les utilisent, la perspective sur les dispositifs de communication permet d'élargir le cadre d'analyse pour examiner la formation des usages dans le contexte plus large des pratiques sociales de communication, et d'éviter ainsi le piège d'une approche qui se limiterait strictement à l'étude des modes d'emploi des dispositifs. Prises ensembles, ces deux perspectives incitent à situer le questionnement dans le cadre d'une pragmatique de l'usage qui accorderait une attention spéciale à la situation et au contexte de l'usage, et qui viserait à saisir les dispositifs comme des formations mixtes de symbolique et de technique pour mettre à jour à la fois leur spécificité technique et les modalités des ajustements de conduites chez les usagers.

Références bibliographiques

AKRICH, Madeleine. 1993. « Les formes de la médiation technique », Réseaux, n° 60, p. 87-98
BOULLIER, Dominique et CHARLIER, Catherine. 1997. « À chacun son Internet. Enquête sur des usagers ordinaires », Réseaux, n° 86, p. 159-181>
CARLES, Laure et BROADBENT, Stefana. 1999. « Les premiers pas sur Internet : une étude longitudinale », communication au colloque Comprendre les usages d'Internet, 3-4 décembre, Paris, École normale supérieure
CHAMBAT, Pierre. 1994. « Usages des technologies de l'information et de la communication (TIC) : évolution des problématiques », Technologies de l'Information et Société, vol. 6, n° 3, p. 249-270
GIBSON, James J. 1977. « The theory of affordances », dans R. SHAW and J. BRANSFORD, Perceiving, acting, and knowing. Toward an ecological psychology, p.  67-82
HAFNER, Katie, LYON, Mattew. 1999. Les sorciers du Net. Les origines de l'Internet, Calmann-Lévy
JOUËT, Josiane. 1993. « Pratique de communication et figures de la médiation », Réseaux, n° 60, p. 99-120
LELONG
, Benoît, THOMAS, Franck. 2001. « L'apprentissage de l'internaute : socialisation et autonomisation », Actes du colloque international ICUST 2001, Paris, p. 74-85
LICKLIDER, J.C.R.,TAYLOR, Robert W. 1968. « The Computer as a Communication Device », Science and Technology
MILLERAND, Florence, GIROUX, Luc, PROULX, Serge. 2001. « La « culture technique » dans l'appropriation cognitive des TIC. Une étude des usages du courrier électronique », Actes du colloque international ICUST 2001, Paris, p. 400-410
NORMAN, Donald. 1993. « Les artefacts cognitifs », Raisons Pratiques, n° 4, p. 15-34 (extraits traduits de : NORMAN, Donald. 1991. « Cognitive Artefacts », dans CARROLL, J.M. (eds), Designing Interaction : Psychology at the Human - Computer Interaction, Cambridge, Cambridge University Press ; et de : NORMAN, Donald. 1989. « Cognitive Artefacts », communication au Workshop on Cognitive Theory and Design in Human-Computer Interactions, Kittle House)
NORMAN, Donald. 1988. The psychology of everyday things, New York, Basic Books
RÉSEAUX. 1989. « Les messageries », n° 38


[1] Plus précisément, le SMTP naît entre septembre 1980, date de la première version de la Request for comment (n°772) et août 1982, date de la dernière et quatrième version (RFC n°821)
[2] À titre d'illustration, l'incompatibilité technique dont faisaient preuve les systèmes de courrier électronique antérieurs à la messagerie SMTP serait équivalente à celle de systèmes de courrier postal qui ne permettraient pas l'envoi de lettres entre, par exemple, le Québec et la France, tout simplement parce que les deux systèmes utilisent des formats d'enveloppes différents.
[3] Sur l'action située, voir : SUCHMAN, Lucy. 1987. Plans and situated action. The problem of human-machine communication, Cambridge, Cambridge University Press. Sur la cognition située, voir : LAVE, Jean. 1988. Cognition in Practice, Cambridge, Cambridge University Press. Sur la cognition distribuée, voir : HUTCHINS, Edwin. 1995. Cognition in the wild, Cambridge, MIT Press. Se référer également aux numéros spéciaux des revues Raisons Pratiques (« Les objets dans l'action, de la maison au laboratoire », vol. 4, 1993) et Sociologie du travail (vol. 4, n° 36, 1994) et notamment aux travaux de Bernard Conein. Voir enfin les publications sur la nouvelle sociologie des sciences et des techniques proposée par les chercheurs du Centre de sociologie de l'innovation (CSI) de l'École des Mines, dont Bruno Latour.
[4] Est fait référence ici à ce qu'on appelle plus généralement la « Netiquette ».