Du plan “Informatique pour tous” au plan Allègre : qu'est-ce qui a changé ?
Abstract
Le plan présenté par Claude Allègre en novembre 1997 et confirmé par Lionel Jospin en janvier 1998 n'est pas une initiative isolée. Dans tous les pays d'Europe et Outre-Atlantique, les gouvernements lancent, les uns après les autres, des politiques d'équipement des écoles. Comme au milieu des années 80, ces plans s'inscrivent dans un vaste mouvement en faveur des technologies dans l'éducation. Mais rappelons que partout en Europe, à la fin de la décennie, ces plans s'étaient essoufflés, et que certains d'entre eux, en particulier le plan français “Informatique pour Tous” (IPT), sont désormais désignés comme ce qu'il convient à tout prix d'éviter en matière de politique publique. Cependant il serait injuste de vouer aux gémonies le plan IPT ou ses homologues européens: ces plans ont permis à de nombreux enseignants de s'initier aux technologies, et surtout, ils ont amorcé la constitution d'un parc informatique scolaire, depuis lors progressivement renouvelé. Mais la différence essentielle tient à la convergence, au milieu des années 90, de trois facteurs nouveaux par rapport à la situation de 1985 : le rôle moteur des expériences de terrain ; la fonction déterminante du réseau pour la diffusion des usages ; la concomitance entre une nouvelle offre technologique et une demande latente des enseignants pour une rénovation des pratiques pédagogiques.