Groupement pour l'Enseignement supérieur sur Mesure MEdiatisé

Club des Utilisateurs de Micro-ordinateurs dans l'Education

L'USAGE DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION POUR LA PEDAGOGIE DANS LES ETABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


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Le Groupe d'Intérêt Scientifique GEMME (Groupement pour l'Enseignement sur Mesure Médiatisé), s'est donné trois grands objectifs : mutualiser et capitaliser les savoir-faire et expériences des établissements d'enseignement supérieur public qui le composent (55 à ce jour), lancer des projets communs à tous ou à certains de ces établissements, réfléchir ensemble aux développements possibles et souhaitables comme aux moyens nécessaires pour mettre notre enseignement au niveau de la concurrence internationale.

Ce travail est conduit à partir des multiples initiatives de ceux qui depuis longtemps ont fait œuvre de pionniers et se sont organisés dans l'action, fédérations, réseaux, associations, clubs.

Le rapport sur l'informatisation au service de la pédagogie répond à ces objectifs et notamment le troisième. Dès 1994, des groupes à l'intérieur de GEMME ont travaillé sur le partage des ressources, celui des infrastructures, les évolutions de la pédagogie face aux technologies de l'information et de la communication. Il en est ressorti des réalisations majeures, le Premier Cycle Sur Mesure en sciences à partir des travaux du RUCA, la base de données de ressources médiatisées EDUCASUP, l'appui aux réalisations de la FIED.

Le Club des Utilisateurs de Micro informatique dans l'Enseignement (CUME, né du premier plan d’équipement de la pédagogie en micro-ordinateur puis ayant assuré l’accompagnement du Plan Informatique Pour Tous) s'est rapproché de GEMME pour aller plus loin dans la troisième direction évoquée ci-dessus. Une importante journée de travail a eu lieu au CNAM le 23 octobre 1996 regroupant plus de 170 participants, avec également la participation du CSIESR (Comité des Services Informatiques de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche). A l'issue de cette réunion ont été crées deux groupes de travail, l'un sur l’Accès des étudiants aux ressources, l'autre sur l’Organisation des services ressources. L'initiative du CUME s'est ainsi élargie à de nombreux membres de GEMME. Il est aujourd'hui possible de donner le résultat de ce travail collectif.

Comme les autres actions de GEMME, citées plus haut et bien d'autres, ce travail, engagé de longue date, se trouve conforté par les perspectives tracées par le Premier ministre dans son discours d'Hourtin et le ministre de l'Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie dans sa conférence de presse du 17 novembre (peu de temps après que nous ayons montré, à Poitiers les 6 et 7 novembre, au cours d'un colloque organisé par la DISTNB avec notre participation et celle du CNED, le savoir-faire de nos établissements).

L'enjeu est certes de taille. Dans la concurrence internationale et pour nous tout d'abord européenne, il ne suffit plus de se satisfaire d'avancer des idées originales et de soutenir quelques secteurs de pointe. Sans affaiblir l'esprit pionnier, il faut doter tous nos établissements des moyens leur permettant de se situer dans cette concurrence. Les rapports d'intention s'accumulent. Il faut franchir aujourd'hui une barrière, celle de la timidité.

Notre document décrit ces moyens. Ce peut être un outil pour les décideurs, notamment les chefs d'établissement, et tous ceux qui sont en charge des choix d'investissement en ces domaines.

Mais il n'est plus maintenant qu'un point de départ, une référence de base. Le terrain de l'usage de l'informatique et de technologies de l'information et de la communication est en mutation permanente. L'évolution des réseaux haut débit ouvre, déjà depuis quelques temps, des perspectives nouvelles. Travail coopératif à distance et multi-sites, en enseignement où il peut renouveler l'enseignement à distance, la formation continue et l'auto-formation, en recherche aussi, utilisation pour ce faire de la visio-conférence, rapprochement de l'audiovisuel et de l'informatique, campus ouverts, etc.

Parallèlement, une nouvelle fois, notre document pose la question et de l'accompagnement des enseignants qui s'engagent dans l'usage des TIC et de la formation des formateurs et des personnels. Un travail est commencé sur ce sujet, notamment sur l'initiative des IUFM.

Nous allons donc, à côté des thèmes évoqués précédemment mettre à l'ouvrage un nouveau thème de travail, qui se veut lui aussi aide aux établissements, "informatique et audiovisuel", avec en arrière plan la question de quelles infrastructures pour quels projets et quels projets devant l'évolution actuelle et prévisible de la technique.

Le 26 mai nous réunirons une nouvelle journée pour rendre compte du rapport et des pistes qu'il ouvre. En octobre ce sera sur la formation que nous organiserons un colloque.

C'est à travers cela que nos établissements prendront place dans le pari de l'intelligence.

Gérard Dufour

Président de GEMME


1. INTRODUCTION

1.1 Missions et objectifs des établissements d’enseignement supérieur

S’il est un postulat qui, en 1998, fait l’unanimité concernant les établissements d’enseignement supérieur, c’est la nécessité de leur « intégration dans la société de l’information ». Cela signifie que les modes de fonctionnement de ces établissements ainsi que leurs objectifs pédagogiques doivent s’adapter aux nouvelles exigences de la société.

Conscients de l’urgence de la situation et des enjeux qui en découlent, certains établissements de formation commencent, chacun à son rythme, à se donner les moyens de réussir cette mutation. Mais ce processus est long, coûteux et passe nécessairement par différentes étapes.

1.2 Corollaires

Donner les moyens aux établissements de formation de réussir les missions et objectifs précédemment développés implique d’agir au moins selon deux axes.

Ce rapport, travail conjoint d’enseignants et d’ingénieurs issus de divers établissements de formation, a pour objectif d’apporter aux présidents ou directeurs d’établissement des éclairages sur les conditions nécessaires à la réussite du développement de l’usage des TIC dans la pédagogie. A cette fin, deux approches ont été privilégiées, une approche organisationnelle et une approche technique.


2. QUELLE ORGANISATION POUR LES ETABLISSEMENTS ?

L’évolution des technologies et le développement du tout numérique ont pour effet de rapprocher des métiers et des filières jadis disjoints sans pour autant les confondre tant au plan des langages et des contenus que des usages pédagogiques. Dans les établissements, plusieurs secteurs sont concernés à brève échéance :

Ce rapprochement des métiers et des filières entraîne des modifications structurelles. Certaines s’amorcent d’elles-mêmes, d’autres résultent de choix politiques.

Le bon usage des TIC pour la pédagogie nécessite donc de résoudre de nombreux problèmes organisationnels dans les établissements.

2.1 La structure de l’établissement

En quoi et jusqu’où la structure de l’établissement joue-t-elle, peut-elle et doit-elle jouer sur l’organisation des services ressources universitaires ?

En analysant le fonctionnement des établissements qui participaient au groupe de travail, trois éléments nous ont semblé déterminants dans la manière dont chaque établissement a organisé ses services ressources.

2.2 Le fonctionnement et la politique de l’établissement

Il convient de définir les facteurs pertinents, liés à la politique et au fonctionnement de l’établissement, qui ont permis, ou au contraire empêché, de développer une politique d’utilisation des nouvelles technologies dans la pédagogie.

La structure des établissements consultés (pluridisciplinaires ou non, dispersés sur plusieurs sites géographiques ou regroupés en un seul endroit) n’a pas été un élément de différenciation dans les réponses ayant trait à la politique et au fonctionnement interne de l’établissement.

On peut constater que sans volonté politique forte de l’équipe dirigeante, aucune action d’ampleur ne peut être menée. Si chacun continue à développer ses activités selon ses propres objectifs, la mise en commun des ressources des différentes structures, dont parfois seules les instances décisionnelles ont connaissance, est difficilement envisageable.

Partant du principe que cette volonté existe, différentes actions peuvent alors être menées.

D’après les témoignages recueillis, les politiques les plus abouties sur le terrain ont été celles qui ont laissé une large place à la réflexion collective. L’association de tous les acteurs concernés a souvent été un facteur important de réussite, et là où elle n’a pas eu lieu, les décisions sans concertation ont rapidement montré leur limite.

Autre impératif pour l’équipe dirigeante décidée à moderniser sa pédagogie : envisager son établissement dans sa globalité. Suivant la dispersion géographique et disciplinaire de l’établissement, des « pôles de compétences » divers et parfois multiples peuvent exister. Pour mener la politique la plus efficace possible, il est indispensable de toucher tous les secteurs disciplinaires et ne pas privilégier des structures ou des unités de formation particulières ; l’égalité d’accès pour tous aux différentes ressources de formation doit être un leitmotiv constant.

Cela implique d’avoir une bonne connaissance de l’existant : centres ressources, produits utilisés, outils disponibles, services compétents, enseignants ou personnels techniques impliqués... Une grille d’indicateurs a été élaborée par la direction qui a en charge les nouvelles technologies pour l’enseignement supérieur au ministère de l’Education nationale de la recherche et de la technologie. Son utilisation devrait prochainement permettre à tous les établissements de mieux connaître leur situation, de mesurer plus facilement les évolutions et de pouvoir se positionner par rapport aux établissements les plus avancés.

Ces conditions générales réunies, le développement d’une politique d’utilisation des nouvelles technologies éducatives, indissociable d’une bonne organisation des structures existantes, devient envisageable. Certaines actions, jugées très structurantes par les établissements, sont apparues comme fondamentales dans la réussite de la politique définie.

2.3 Facteurs favorables

Ces actions structurantes que sont la définition d’une politique de réseau, d’une politique de formation, la gestion des ressources humaines et l’évolution du fonctionnement des services sont, ou non, favorisées par plusieurs facteurs.

Le premier qui paraît évident est l’expérience qu’a déjà acquise l’établissement (ou certaines de ses structures) dans les nouvelles technologies éducatives. Il est légitime de penser qu’un établissement, ayant en son sein des personnels compétents dans ce domaine ou des enseignants qui se sont lancés dans cette croisade avant l’heure, aura plus de facilité à définir une politique globale et à organiser les nouveaux services suivant les pôles de compétences identifiés.

De la même façon, la culture de coopération interuniversitaire, développée par certains établissements dans ce domaine, est considérée comme un atout par les enseignants impliqués dans les nouvelles technologies éducatives. La mutualisation des expériences (RUCA, FIED, CUME) et des productions (FIT-EST) a souvent abouti à la création de réseaux qui a permis aux acteurs d’avoir une approche plus globale des problèmes rencontrés et d’envisager autrement l’avenir ou le fonctionnement de leur service au sein de leur propre établissement.

L’environnement local peut aussi être un facteur pertinent de réussite d’une politique d’établissement si, par exemple, les collectivités territoriales décident de s’impliquer dans les problèmes liés à la modernisation de l’éducation et de la formation. (Précisons toutefois que même sans implication des villes, départements ou régions, des activités de production d’outils de formation ont quand même vu le jour et se sont développées de façon tout à fait pérenne.)

En revanche, les relations avec le secteur privé, moins courantes et surtout plus variables d’un secteur de formation à l’autre, ne semblent avoir qu’un effet mineur sur la politique d’un établissement de formation comme l’université.

Enfin, plusieurs établissements ont trouvé qu’un élément important de réussite était le regroupement des structures liées à la production avec celles liées aux services à fournir aux étudiants (l’un nourrissant l’autre).


3. ACCES DES ETUDIANTS AUX RESSOURCES : ASPECTS TECHNIQUES

Dans cette partie, nous nous sommes attachés au point central de l’équipement individuel à fournir à l’étudiant. Il est clair qu’il faudrait lui ajouter les équipements collectifs nécessaires dans les amphis et les salles de TD.

3.1 Le poste de travail et son environnement

3.1.1 le poste de travail :

Le poste de travail est un micro-ordinateur en parfait état de fonctionnement sans virus, possédant un lecteur de disquette. Cette configuration permet de retravailler ses documents chez soi ou dans une autre salle. Le poste de travail doit en outre être connecté au réseau de l’établissement et comporter les outils logiciels nécessaires à l’accès aux différentes ressources.

Avant le passage au tout numérique, il est souhaitable de garder à côté des postes informatiques multimédia des équipements de lecture audio-vidéo traditionnels.

Le micro-ordinateur peut être soit un PC (ordinateur personnel), soit un NC (ordinateur de réseau ou la variante terminal X) avec lecteur de disquette.

Le « setup » doit être protégé par mot de passe et le démarrage à partir du lecteur de disquette doit être rendu impossible.

Ce poste est connecté au réseau de l’établissement et de là à Renater et Internet.

Ceci a une contrainte : la sécurité du réseau va interdire l’accès anonyme. L’accès au logiciel du poste ne pourra se faire qu’avec un nom d’utilisateur déclaré et un mot de passe.

La configuration minimum de ces postes, mis à disposition des étudiants sera celle d’un poste multimédia avec carte vidéo de milieu de gamme (éventuellement MPEG si les besoins vidéo sont importants), lecteur de cédérom, carte son et casque audio (à condition de pouvoir respecter les règles d’hygiène).

Chaque poste doit avoir un accès imprimante. Une imprimante pour une dizaine de postes semble être suffisant.

Le souci primordial est la gestion des impressions et de l’utilisation du papier : on ne peut laisser à la disposition des étudiants les ramettes de papier sans contrôle : les uns utiliseront ce papier pour leur consommation propre, les autres comme brouillon, d’autres encore sortiront plusieurs exemplaires de leur rapport ou thèse…

Plusieurs solutions peuvent être adoptées :

La carte à puce pourrait également permettre de gérer le temps d’utilisation des logiciels et obliger les étudiants à une rotation sur les postes. Aujourd’hui on a du mal à interdire à un étudiant d’être rivé sur sa machine plusieurs heures durant.

3.1.2 les locaux :

Ces postes de travail mis à la disposition des étudiants devraient se situer dans des salles d’une quinzaine de postes, alternant séquences d’enseignement et libre accès. On peut imaginer un nombre plus réduit de postes dans les bibliothèques et les services d’information et de documentation. Dans tous les cas, il s’agit de locaux dédiés et surveillés.

Dans la mesure du possible, il faut que ces salles soient banalisées pour un souci d’économie financière. On doit pouvoir faire de tout et partout : pas de salle spécifique autoformation ou langues dont les temps d’ouverture ne seraient pas assez importants. Il faut rentabiliser les équipements au maximum et rendre cohérent les besoins d’encadrement.

Il faut utiliser les infrastructures existantes (salles IPT, centres d’autoformation, bibliothèque universitaire, salles de langues, pôle multimédia...), banaliser ces salles et mettre progressivement à niveau les machines.

Le regroupement des salles est toujours préférable à un éparpillement : la surveillance, la maintenance, l’encadrement en sont facilités.

Il faut prévoir une proportion de libre accès suffisant : 45% de cours et 55% de libre accès paraît un bon compromis.

3.1.3 l’accès au poste de travail :

L’accès doit se faire certes avec le moins de contrainte possible pour l’étudiant, mais avec un maximum de sécurité pour le gestionnaire des salles.

Cela demande de se pencher sur plusieurs points :

le problème de l’accès aux locaux

Un accès raisonnable aux ressources informatiques imposerait une ouverture des locaux de 7h30 à 22 heures, avec un accès possible le samedi et durant une partie des congés scolaires.

la sécurité

Elle peut se faire à deux niveaux : au niveau de l'accès bâtiment et salles, mais aussi et surtout au niveau du matériel mis à disposition. On peut protéger chaque PC contre l'ouverture, avec un système d'alarme.

Un système de sécurité sur les bâtiments est à prévoir pour les périodes 22h - 7h30 et pendant les vacances. Il pourra compléter les sécurités incendie déjà en place. Là encore le regroupement des salles permettra des économies.

le prêt des supports multimédia

Le recensement, l’archivage et la mise à disposition de supports multimédia doivent faire l’objet d’une organisation placée sous la responsabilité des services de documentation.

l’encadrement

Il permet premièrement de réduire les coûts liés à la sécurité. Il a bien sûr lui aussi son coût mais la meilleure garantie contre le vol reste la présence humaine.

Deuxièmement, il évite les utilisations de type « cyber café » et permet de gérer les temps d’utilisation des postes par chaque étudiant.

Enfin, l’expérience des ateliers IPT montre que les salles ayant le mieux fonctionné sont celles ayant bénéficié d'un monitorat permanent, le moniteur assurant plusieurs fonctions :

Nous reviendrons plus loin sur la question des moyens humains nécessaires.

3.2 Les logiciels disponibles à partir des postes de travail

3.2.1 système d’exploitation :

Il faut pouvoir résoudre simultanément trois aspects souvent antagonistes :

La mise à disposition des logiciels courants impose l’accès aux logiciels sous Windows. La nécessité d’authentifier l’utilisateur du poste donne alors le choix entre deux types de solutions quant à la nature et au système d’exploitation de ce poste :

3.2.2 applications :

Les applications à mettre à disposition sur les postes peuvent être classées comme suit :

Trop peu de ces logiciels peuvent être diffusés gratuitement. Ceci va donc entraîner des coûts non négligeables et différents problèmes de gestion des licences (à moins qu’on se décide un jour à développer et utiliser des logiciels gratuits) :

De plus il apparaît souhaitable pour un établissement d’avoir une politique globale d’acquisition de licences d’utilisation de logiciels et de développer, en accord avec les éditeurs et en relation avec les accords négociés dans le cadre des travaux du groupe Logiciels, les notions :

3.2.3 outils de gestion :

La mise en place d’un ensemble de ressources matérielles et logicielles nécessite une gestion cohérente du parc de machines et des licences d’utilisation des logiciels. Il apparaît important d’utiliser :

3.3 Le réseau proche

3.3.1 les services et serveurs :

Le réseau proche ou local doit permettre l'accès des postes étudiants à un certain nombre de services et donc de serveurs locaux.

Le serveur le plus proche, qui doit pouvoir gérer jusqu'à une cinquantaine de postes, doit permettre :

D’autres serveurs en nombre restreint sur le réseau d’établissement doivent fournir les autres services nécessaires :

3.3.2 le système d'exploitation ?

Un grand nombre de réseaux locaux est actuellement installé en Novell Netware, mais commercialement ce système ne semble plus avoir d'avenir. On se retrouve devant le choix qui peut être différent suivant les applicatifs entre :

3.3.3 les cédéroms ?

L'installation sur le même serveur d'un accès à plusieurs cédéroms posent souvent des problèmes difficiles :

Avec le développement rapide des réseaux, ce support ne semble pas viable pour les accès courants et répétés de type documentaire. L'accès à la documentation va se faire de plus en plus en ligne vers des serveurs dédiés de documentation soit locaux, soit externes.

3.3.4 la vidéo :

On se retrouve ici confronté à des choix délicats :

Actuellement, vu l'instabilité des protocoles concernés, en particulier ATM, et le coût des matériels correspondants, l'usage du réseau informatique pour la téléphonie et la diffusion vidéo n'est pas encore économiquement intéressant. Cela dit, les évolutions technologique et commerciale peuvent être rapides.

Mais il y a de toute façon nécessité de véhiculer la vidéo sur le réseau informatique pour des applications autres que de type diffusion massive, donc nécessité d’installer sur les postes des cartes vidéo avec l'utilisation du format de compression MPEG ou d’avoir une solution de décompression logicielle à moindre coût.

Pour ce qui est des applications d'image et son interactives comme la visio-conférence, sauf budget très important, on ne pourra les installer que sur un nombre extrêmement réduit de postes connectés de manière très spécifique (réseau Numéris par exemple).

3.3.5 les protocoles, les débits, le câblage :

Le protocole actuellement utilisé massivement est Ethernet avec un débit de 10 Mbits/s. Les serveurs commencent à être connectés en Fast Ethernet à 100 Mbits/s.

Quelques utilisations d'ATM ont lieu en réseau local, mais elles sont pour le moment extrêmement peu nombreuses. Les solutions seront différentes suivant la manière dont il sera répondu à la question de la vidéo.

L'avenir proche semble être le passage de certains postes en Fast Ethernet 100 Mbits/s et des serveurs les plus sollicités en Giga Ethernet 1 Gbit/s. Les rocades fibre optique devront passer aussi en Fast Ethernet 100 Mbits/s full duplex.

Ceci indique par ailleurs que l'usage du câble coaxial, présent encore de manière importante dans les établissements, est devenu obsolète, et que des efforts de câblage ou de recâblage en paire torsadée sont toujours à prévoir.

3.4 Le réseau externe

3.4.1 enquête : accès des étudiants à Internet :

Il était intéressant de voir d’abord quel était l’état actuel de connexion des étudiants sur Internet.

Un premier questionnaire rapide a été envoyé à l'attention des responsables de centres de ressources informatiques et/ou de réseaux informatiques universitaires.

Son but était d'avoir une première image, même partielle, des pratiques des universités et des autres établissements d'enseignement supérieur dans ce domaine.

Une cinquantaine d'établissements ont répondu, se répartissant (pour une proportion de 2/3 - 1/3) entre universités (y compris IUT) et écoles et instituts spécialisés.

La répartition géographique ainsi que la taille de ces établissements sont très diverses et on peut raisonnablement considérer leurs réponses comme représentatives de l'état actuel.

Une première analyse de ces réponses fait apparaître plusieurs points généraux.

Et tout d'abord la nécessité... d'une deuxième enquête ! Ou plus exactement d'un complément. Certaines réponses font apparaître des éléments non prévus dans le premier questionnaire (par exemple, certains services accessibles aux étudiants, comme les news ou la visio-conférence, n'étaient pas mentionnés). De même l'analyse des réponses sur la sécurité fait souhaiter une reformulation des questions mettant mieux en évidence les différences entre les accès « authentifiés » (via un login sous Unix) et les accès « anonymes » (via un PC sous Windows 3.1).

La différence entre les écoles, même ayant un nombre d'élèves important, et les universités se confirme. La population des écoles semble bien être plus facilement responsabilisée.

Les modalités d'accès des étudiants à l’internet sont très variables. Si le premier cycle est généralement traité à part et le troisième cycle se trouve plutôt assimilé aux enseignants-chercheurs, aucune tendance nette ne se dessine pour les étudiants de deuxième cycle.

Les services ouverts vers l'internet sont également très variables. Le seul qui soit presque toujours présent (même pour les étudiants de premier cycle) est le web. (Mais le questionnaire ne permet pas de différencier entre l'accès à des sites web distants et la possibilité de créer des pages web individuelles sur le site de l'établissement.)

Les interfaces de travail disponibles restent majoritairement Windows 3.1, avec une tendance notable vers Windows 95. En revanche l'utilisation de Windows NT ou de terminaux X, pourtant les seuls à permettre simplement l'authentification des étudiants, reste très minoritaire.

La proportion de bande passante utilisée par les étudiants lors de leurs accès vers l'internet est difficile à évaluer précisément. Lorsque ce chiffre est indiqué il est cependant assez important : autour de 40 % du total (et jusqu'à 60 % dans certains cas).

Enfin, si l'utilisation de garde-barrière est encore minoritaire, l'utilisation de réseaux séparés pour les étudiants est maintenant très largement répandue. Quant à la pratique de faire signer aux étudiants un engagement de respecter une charte de bon usage, elle semble maintenant quasi générale.

3.4.2 la messagerie :

L’ouverture d’une messagerie interne (cf. 3.3.1) vers des horizons extérieurs pose peu de problèmes :

La bande passante nécessaire pour l’acheminement des messages ne doit cependant pas être sous-estimée.

3.4.3 le Web :

Accès à des bases documentaires :

L’ouverture vers l’extérieur est reconnue comme utile, mais avec des restrictions :

Gestion de pages Web étudiantes :

Problème de la responsabilité juridique, nécessité de bien séparer les pages officielles de l’établissement des pages étudiantes et besoin d’une surveillance (éventuellement par l’intermédiaire d’un bureau des élèves).

3.4.4 sécurisation et coûts :

L’usage d’Internet par les étudiants est donc possible et on a déjà vu qu’il était nécessaire.

Pour son plein développement, les questions à résoudre maintenant sont :

3.4.5 l’équipement personnel des étudiants et les accès externes gratuits ou à petit coût :

Au moment où la réflexion sur le statut de l’étudiant se développe, il semble indispensable de faciliter l’acquisition d’équipements personnels et par voie de conséquence réfléchir à l’accès de ces machines aux ressources des établissements.

Les modalités nouvelles de formation ou de reprise d’études tout au long de la vie, délocalisées dans l’espace et le temps, sont une dimension organique des TIC.

L’accès depuis le domicile pourrait être négocié avec des prestataires de services.

Des accords d'échanges entre établissements de leurs possibilités de connexion seraient les bienvenus (possibilité pour un étudiant en déplacement d'utiliser les postes de travail de l'université la plus proche pour travailler sur les serveurs d'une université distante). Ce problème est particulièrement aigu pour les enseignements à distance en formation initiale et continue.

3.5 Evaluation du coût financier et humain

Pour cette évaluation nous sommes partis d’un premier objectif d’un poste pour 40 étudiants qui nous semble être l’équipement minimum nécessaire aujourd’hui. Il est évident qu’une utilisation plus généralisée des TIC dans les dispositifs pédagogiques nécessitera d’évoluer vers un poste pour 15 ou 20 étudiants.

3.5.1 coût financier :

A partir de ce ratio d’un poste pour 40 étudiants et du chiffre de 1 700 000 étudiants, on arrive à une base d’équipement des établissements de 42 500 postes.

Le coût du poste est de l’ordre de 10 000 F, soit 425 MF.

Un renouvellement des postes tous les 5 ans est un minimum.

Un budget d’équipement de l’ordre de 85 MF/an est donc déjà nécessaire.

A ceci il va falloir ajouter :

Ce qui donne 2 000 F + (5 x 1 000 F) = 7 000 F par poste pour une vie de 5 ans, ce qui augmente de 70 % la somme précédemment calculée.

On en est à presque 150 MF/an.

Le reste est plus difficilement chiffrable :

Enfin, on n’a pris en compte aucun côut de câblage, au moins 1 000 F par poste, sachant que cet investissement aura lui une durée de vie de beaucoup plus de 5 ans.

3.5.2 coût humain :

On a vu plus haut l’intérêt des fonctions de moniteur qui peuvent être assurées par des étudiants de deuxième ou troisième cycle. Reste à trouver le statut qui pourrait permettre de les employer au mieux pour une dizaine d’heures par semaine.

La gestion du parc important que l’on vient de voir, des installations logicielles et de leur maintenance, des serveurs dédiés à la pédagogie, du réseau, nécessite des techniciens et ingénieurs permanents.

Il faut sans doute au minimum :

Toute dispersion géographique augmente de manière importante le nombre de personnels nécessaires.

On considère par ailleurs que le réseau est géré de manière globale par une équipe réseau (au moins 5 personnes sur un établissement) et il faut compter comme d’habitude la part de la pédagogie dans cette équipe.

Il est évident qu’un service d’aide à l’utilisation des dispositifs pédagogique existants devrait être offerts aux enseignants pour la mise en forme des supports de cours et des produits pédagogiques à durée de vie limitée.

D’autres personnels techniques spécialisés seront par ailleurs indispensables pour l’aide à la conception et à la réalisation des produits multimédia.


4. DOCUMENTATION, PRODUCTION ET DIFFUSION : ASPECTS TECHNIQUES

Il restera à traiter dans un rapport ultérieur :


5. CONCLUSION : RECOMMANDATIONS

L’intégration optimale des TIC dans les pratiques pédagogiques de l’enseignement supérieur suppose résolus un certain nombre de problèmes que le présent rapport a essayé de poser clairement et de manière exhaustive. Outre les solutions techniques proposées dans la troisième partie, les recommandations qui suivent peuvent aider à résoudre les problèmes de structure et d’organisation évoqués dans la deuxième partie.

5.1 La coopération des services

La définition des objectifs, l’ordre des priorités, la place accordée à l'existant doivent guider les choix de structure.

5.2 La politique des ressources humaines

5.3 La politique de l’établissement


AVEC LA PARTICIPATION DES UNIVERSITES

AVEC LE SOUTIEN DE LA DIRECTION DE LA TECHNOLOGIE DU MENRT

ANIMATEURS DES GROUPES DE TRAVAIL


Dernière modification : 8/3/2002

Responsable du document : Jacques Allo

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