L'Ecole aux prises avec les idéologues de l'informatisation sociale
Résumé
Cette communication s'inscrit dans une perspective sociologique de l'informatisation du champ éducatif. L'arrimage École / Société par le biais des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) interpelle le sociologue, celui-ci s'étant toujours intéressé au procès de socialisation dans laquelle fut engagée l'École publique moderne. Or en ce début de 21ème siècle, le discours dominant sur l'informatisation des activités scolaires semble univoque : on prétend qu'aux progrès technologiques correspondra un renouvellement du système éducatif, les plus fervents promoteurs parlant de modernisation de l'École.
C'est par une analyse du contenu que nous avons abordé ce discours. Nous avons tenté de dégager un sens immanent, un sens caché qui se laisse appréhender par une lecture d'un second degré. Notre corpus de recherche comprend tout d'abord une série d'entrevues réalisées auprès de différents acteurs impliqués dans la mise en place d'un système de visioconférence appelé à mettre en réseau certaines universités de la région parisienne. Ensuite, nous avons procédé à une analyse des mémoires déposés aux États généraux sur l'Éducation tenus au Québec en 1995-96 concernant l'introduction des NTIC dans le système éducatif québécois. Enfin, nous avons sélectionné puis analysé une série de documents produits par les principaux architectes de la globalisation de la formation, analyse qui a servi à la Fédération étudiante des universités du Québec (FEUQ) afin qu'elle se positionne en tant qu'usagers des NTIC.
La thèse que nous défendons se résume à ceci : la valorisation des NTIC dans le champ éducatif concerne moins une modernisation de l'École que la production d'une nouvelle conception de l'institution dont les finalités ne seraient plus l'émancipation sociale des sujets apprenants mais leur incorporation au complexe techno-économique capitaliste. Nous pensons que cette conception est idéologique dans la mesure où l'usage des NTIC est lié à une triple détermination sociale, que nous examinerons sous l'angle de déterminations anthropotechniques, pédagogiques et économiques.
C'est par une analyse du contenu que nous avons abordé ce discours. Nous avons tenté de dégager un sens immanent, un sens caché qui se laisse appréhender par une lecture d'un second degré. Notre corpus de recherche comprend tout d'abord une série d'entrevues réalisées auprès de différents acteurs impliqués dans la mise en place d'un système de visioconférence appelé à mettre en réseau certaines universités de la région parisienne. Ensuite, nous avons procédé à une analyse des mémoires déposés aux États généraux sur l'Éducation tenus au Québec en 1995-96 concernant l'introduction des NTIC dans le système éducatif québécois. Enfin, nous avons sélectionné puis analysé une série de documents produits par les principaux architectes de la globalisation de la formation, analyse qui a servi à la Fédération étudiante des universités du Québec (FEUQ) afin qu'elle se positionne en tant qu'usagers des NTIC.
La thèse que nous défendons se résume à ceci : la valorisation des NTIC dans le champ éducatif concerne moins une modernisation de l'École que la production d'une nouvelle conception de l'institution dont les finalités ne seraient plus l'émancipation sociale des sujets apprenants mais leur incorporation au complexe techno-économique capitaliste. Nous pensons que cette conception est idéologique dans la mesure où l'usage des NTIC est lié à une triple détermination sociale, que nous examinerons sous l'angle de déterminations anthropotechniques, pédagogiques et économiques.