L'informatique dans les études littéraires
Résumé
Balbutiante jusqu'en 1990, date à laquelle apparaît un premier ouvrage de référence, Informatique et littérature (1950-1990), l'utilisation de l'informatique a commencé à se faire connaître dans les études littéraires, au cours de la dernière période, avec la constitution de premières équipes de recherche dans les milieux universitaires, en littérature française depuis 1992 autour de l'Université de La Sorbonne Nouvelle (Paris III), d'H. Béhar et du collectif Hubert de Phalèze, et, en littérature comparée, à l'Université d'Artois, avec la création du Centre d'Etudes et de Recherches sur les Textes Electroniques Littéraires (CERTEL). Ce processus pourrait s'accélérer. Le monde du livre était en France, en 1995, à la veille de connaître de grands changements et l'essor prévu de l'édition électronique, à partir de 1997, pourrait transformer d'une manière radicale les conceptions admises jusqu'à présent du livre, de la lecture et de la littérature. De fait, avec la création de la collection « Cap'Agreg » à Paris, aux éditions Nizet, en 1992, avec aussi la multiplication des numéros spéciaux des revues consacrées à l'informatique depuis le n° 95 d'Action Poétique dès 1984 jusqu'au n° 96 de la revue Littérature en 1994, l'informatique est entrée depuis longtemps dans les études de lettres. Mais les recherches en cours, bien que de plus en plus nombreuses, que ce soit sur les littératures anciennes, la littérature médiévale ou les littératures modernes, n'ont pas encore abouti. Aucun inventaire systématique n'en existe non plus. Il est difficile pour cette raison d'apprécier où et comment les utilisations littéraires s'y développent même si l'on peut en esquisser une typologie rapide, et essayer d'en décrire les territoires nouveaux, autrement dit les principaux domaines d'application, de découverte et de prospective.