Autoformation et contextes institutionnels : Une approche socio-historique
Abstract
A entendre certains discours, qu'il s'agisse de politiques, de praticiens ou de commerciaux, on pourrait penser que l'autoformation est une émanation des technologies contemporaines, tel un effet qui leur serait inhérent et qui conduirait implacablement l'artefact technique à formater l'activité humaine. Dans l'enseignement supérieur, le maître, au sens noble du terme, se verrait détrôner par des sites spécialisés où il suffirait de se connecter. Les campus numériques ou autres universités virtuelles pourraient ainsi proposer, à n'importe quel étudiant dans le monde, tout le savoir disponible sur un sujet par le seul miracle du téléchargement. Avec les nouveaux fantasmes encyclopédiques et le rêve borgesien de la métabibliothèque labyrinthique à l'échelle planétaire, se téléscopent de vieilles chimères totalitaires qui excluent le facteur humain des activités d'apprentissage et de formation et achèvent de transformer ces processus complexes en simples produits marchands. [...]