Analyse des pratiques étudiantes sur Internet
Cas des étudiants-chercheurs
de la Faculté des Sciences Ben M'Sik – 2006

Abdelouahed Biaz
 

Résumé : Internet, espace de communication et de circulation de l'information, révolutionne les logiques d'échanges interpersonnelles et entraîne un bouleversement des pratiques de recherche.

   Dans cette étude nous présentons les résultats d'une enquête par questionnaire, réalisée auprès d'un échantillon d'étudiants-chercheurs de la faculté des sciences de Ben M'Sik de Casablanca appartenant à différentes disciplines.

   Le traitement des résultats de l'enquête a abouti aux conclusions suivantes :

  • Les étudiants-chercheurs manquent encore de repères quant à l'utilisation du réseau Internet à des fins de recherches académiques d'où une formation à l'utilisation pédagogique et méthodologique du réseau s'impose.

  • Les pratiques étudiantes gravitent autour de certaines possibilités familières du réseau et certains services sont encore moins connus par les étudiants-chercheurs.

  • Le taux de satisfaction vis à vis des informations trouvées sur Internet est remarquable, et par conséquent, un questionnement sur la qualité de l'information véhiculée sur le réseau s'impose.

  • Bien que le document papier reste pour les étudiants-chercheurs, une source incontournable, Internet n'a pas remplacé les autres outils de recherche et pourtant, il a bien apporté des changements dans le travail des étudiants-chercheurs.

2 - Introduction

   Avec le phénomène de la mondialisation et le développement potentiel des technologies de l'information et de la communication, notamment Internet, l'environnement mondial se transforme et l'université marocaine ne peut rester indifférente aux enjeux importants de ces évolutions technologiques, en effet, l'essor des TIC trouble le monde universitaire et active la formation de « la société de la connaissance, d'une économie globale basée sur le savoir et sur la maîtrise de la circulation des informations et des technologies pertinentes »  [1].

   Au Maroc, Internet a été introduit en novembre 1995. La fourniture de l'accès Internet au Maroc est effectuée essentiellement par des Fournisseurs de Service Internet (FSI). Ce marché est fortement dominé par Menara qui est la marque commerciale Internet de l'opérateur historique, le nombre d'abonnés ne cesse d'augmenter grâce aux différentes baisses tarifaires ainsi qu'a l'opération de doublement du débit des accès ce qui a encouragé les consommateurs à opter pour l'Internet via la technologie ADSL  [2].

   Avant l'arrivée d'Internet, les étudiants-chercheurs ont pris l'habitude de consulter des bibliothèques, des centres de documentation, des revues scientifiques et périodiques, des cédéroms, ce qui nécessite par conséquent un déplacement de la part de l'intéressé à ces sources d'informations. Mais aujourd'hui, la notion de temps et d'espace est totalement transformée en un nouveau mode de travail.

   De plus, les méthodes pédagogiques actives exigent des étudiants une plus grande autonomie dans l'utilisation des ressources, ils doivent être en mesure de trouver et d'évaluer les sources d'informations sur lesquelles s'appuieront leurs travaux et d'intégrer les nouvelles données recueillies à leurs connaissances.

   Depuis quelques années, de grands efforts ont été déployés afin d'équiper les établissements d'enseignement supérieur des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Actuellement, on se préoccupe beaucoup de l'intégration des TIC en général et de l'Internet en particulier dans les pratiques étudiantes aux établissements concernés. On souhaite avec raison, que tous les efforts déployés pour l'infrastructure matérielle rejaillissent sur les pratiques et amènent les étudiants marocains à innover et à être compétitifs sur le marché international. On souhaite également que les étudiants ne soient pas tenus à l'écart de la révolution en cours, futurs citoyens, ils devront oeuvrer dans un monde où ces technologies domineront. On est donc en droit de se demander où en sont les étudiants universitaires et plus précisément les chercheurs, dans l'utilisation d'Internet notamment dans leurs activités d'élaboration de travaux de recherche.

   De plus, la prolifération des sites Web, le foisonnement des services documentaires, le développement exponentiel des sources d'information et la diversité de formats de présentation de celles-ci, impliquent de nouvelles pratiques étudiantes afin de satisfaire leur besoin informationnel en général, et un changement dans les modes d'enseignement apprentissage en particulier. On est donc en droit de s'interroger sur les différentes pratiques des étudiants-chercheurs sur Internet et les changements apportés par cet outil dans un contexte d'élaboration de travaux de recherche académiques.

   Pour cela nous avons mené une enquête exploratoire auprès des étudiants de la faculté des sciences de Casablanca afin de faire le point sur la manière dont la communauté des étudiants-chercheurs utilisent Internet afin d'atteindre les objectifs suivants.

3 - Objectifs

   Il est beaucoup question de l'usage des nouvelles technologies de l'information et de la communication au sein de l'université marocaine, en matière de recherche ou d'enseignement. Actuellement, Internet s'impose parmi les NTIC aussi bien du point de vue des informations véhiculées que du nombre d'utilisateurs. Par conséquent, faire le point sur l'utilisation effective de cet outil par nos universitaires nous semblait intéressant, car derrière le mot Internet se cache une panoplie de services et d'utilisations souvent mal connues de la communauté des étudiants-chercheurs.

   Il s'agit dans cette recherche de mettre en évidence :
- les différents services utilisés et la fréquence d'utilisation ;
- la valeur ajoutée ou changement apporté par Internet dans le travail des étudiants-chercheurs ;
- comment cet outil se glisse-t-il dans la panoplie des outils déjà existant et devient véritablement une nouvelle possibilité de recherche et de production de l'information.

4 - Problématique

   L'Internet est une structure complexe construite autour d'une composante technologique normalisée (protocole TCP/IP) et d'une composante sociale favorisant l'échange d'informations. Ainsi les documents numériques bénéficient d'une part d'une normalisation qui permet d'envisager un accès démultiplié et une garantie d'archivage pour l'avenir et d'autre part, ils peuvent être exploités (lecture, critique, citation).

   Par conséquent, les unités documentaires (ouvrages, périodiques, articles scientifiques), se trouvent aujourd'hui en profonde modification, cette modification ne joue pas uniquement sur le support du document, mais aussi sur les modes de communication et de circulation de l'information scientifique.

   Dans le domaine de la recherche, l'avènement des NTIC, et plus particulièrement Internet, ont modifié le processus de production scientifique grâce aux diverses possibilités de diffusion de l'information. Et ont entraîné un besoin important d'une part en matière de documentation et d'autre part en matière d'échange et de communication.

   Ainsi, le nombre sans cesse croissant de documents et l'accélération de la transmission de l'information ainsi que les demandes plus spécifiques des usagers entraînent de nouvelles méthodes de recherche. L'étudiant-chercheur se situe au confluent de deux mondes, vers l'émergence d'une nouvelle vision informationnelle.

   On constate aussi que depuis la généralisation de l'accès à l'Internet (maison – faculté – cyber)  [3], la recherche d'information est devenue systématique, évidente, voire un réflexe dans un univers informationnel libre, en parallèle on constate un manque de connaissances en matière de Recherche et l'émergence de pratiques déviantes (ignorance, plagiat...).

   On peut donc s'interroger sur l'état d'appropriation de l'Internet chez les universitaires et les incidences que cet outil a sur leur activité.

   De ce qui précède découle un certain nombre de questions :
- Quels sont les usages des étudiants-chercheurs sur Internet ?
- Sont-ils satisfaits ?
- La discipline façonne t-elle l'usage d'Internet ?
- Peut-on trouver une tendance spécifique par rapport à la discipline ?
- Y'a t-il un besoin réel en matière de Formation ?
- L'information est-elle accessible ?

5 - Hypothèses

   À partir de ces différents questionnements, un certain nombre d'hypothèses ont été formulées :
- Les étudiants-chercheurs n'ont pas de connaissances suffisantes sur les différents services offerts par Internet.
- L'intensité ou la fréquence d'utilisation d'Internet par les étudiants-chercheurs est limitée par des raisons multiples.
- Les pratiques étudiantes gravitent autour des possibilités communicationnelles.
- La qualité de l'information trouvée sur Internet implique le recours à d'autres outils pour vérification de celle ci.
- Ressemblance dans les habitudes de recherche (ou stratégies de recherche) des étudiants-chercheurs quelle que soit leur discipline d'appartenance.
- Les étudiants-chercheurs manquent encore de formation quant à l'utilisation raisonnée d'Internet à des fins de recherche scientifique et d'élaboration des travaux de recherche académiques.

6 - Instrument

   Notre questionnaire comporte 15 questions, incluant des questions à réponses ouvertes, à réponses fermées et à choix multiples. Par l'intermédiaire de ce questionnaire, nous avons interrogé des étudiants-chercheurs de 3ème cycle utilisant Internet dans l'université Hassan II – Faculté des sciences de Ben M'Sik de Casablanca, sur les points suivants :
- Identité ;
- Services utilisés et fréquence d'utilisation ;
- Type d'information recherchée ;
- Degré d'expertise et besoin en formation ;
- Modalité de recherche et degré de satisfaction ;
- Changements apportés par Internet dans le travail de recherche.

   Une fois le questionnaire élaboré, il fallait le diffuser. Pour ce faire, il y avait deux possibilités : Le distribuer aux étudiants-chercheurs d'une manière « traditionnelle », c'est à dire le mettre à leur disposition dans leur lieu de travail, en effet, le fait de se déplacer vers les étudiants-chercheurs signifie une perte de temps importante. La deuxième possibilité, était celle de l'envoyer via le réseau Internet par courrier électronique aux étudiants-chercheurs. Toutefois la crainte de ne pas avoir des réponses via le réseau nous a forcé à recourir à la première possibilité.

   Avant de présenter le questionnaire aux sondés, il a fallu vérifier les mots et les phrases qui composent les questions, s'ils sont compréhensibles au niveau linguistique, quelques remarques concernant la reformulation de certaines questions ont été faites par notre collègue Marsoss, professeur de français du deuxième cycle.

   Par la suite il a fallu vérifier la validité de notre questionnaire, pour cela nous l'avons distribué à 5 étudiants de licence, puis 10 jours plus tard l'avons redistribué aux même personnes, quatre étudiants ont pu donner les mêmes réponses.

   Le questionnaire a été distribué aux étudiants-chercheurs durant le mois de septembre 2006, le nombre total des répondants était de 69, aucun document n'a été éliminé.

7 - Échantillon

   Le questionnaire était anonyme et fut traité dans les salles de cours. En tout, 69 sujets  [4] ont répondu au questionnaire dont 15 en « Ingénierie et Technologie de l'Éducation et de la Formation », 1 en « Géoressources », 2 en « Chimie Fine et Contrôle Qualité », 12 en « Sciences et Procédés d'Analyse Physico-chimie », 3 en « Traitement de l'Information », 3 en « Physique des Milieux Denses et Matériaux », 2 en « Sciences des Matériaux Solides », 6 en « Chimie Appliquée à la Valorisation des Ressources Naturelles, 6 en « Physique des Polymères et des Matériaux », 3 en « Sciences et Instrumentation des Rayonnements Ionisés », 5 en « Mécanique », 9 en « Biologie et Santé », 1 en « Microbiologie Appliquée et Sciences de l'Environnement » et 1 en « Analyse Mathématique et Applications ».

   Compte tenu des limites de l'échantillon, les résultats obtenus ne peuvent constituer un portrait fiable des pratiques des étudiants universitaires dans leur ensemble mais servent plutôt à révéler des indices sur l'appropriation d'Internet qui se construit.

   Les réponses nous sont parvenues sur place et ont été saisies au fur et mesure sur le logiciel Sphinx qui est utilisé pour le traitement des enquêtes.

   Notre échantillon comprend une nette majorité d'hommes (60,9 %), la grande majorité des répondants étant âgés de moins de 28 ans (49,3 %).

8 - Résultats

Identité des étudiants-chercheurs

Discipline – Recherche

Nb. cit.

Fréq.

Chimie

22

31,90 %

Chimie Fine et Contrôle Qualité

2

2,90 %

Sciences et Procédés d'Analyse Physico-Chimie

12

17,40 %

Sciences des Matériaux Solides

2

2,90 %

Chimie Appliquée à la Valorisation des Ressources Naturelles
et à la Protection de l'Environnement

6

8,70 %

Physique

20

28,80 %

Traitement de l'Information

3

4,30 %

Physique des Milieux Denses et Matériaux

3

4,30 %

Physique des Polymères et des Matériaux

6

8,70 %

Sciences et Instrumentation des Rayonnements Ionisés

3

4,30 %

Mécanique

5

7,20 %

Pédagogie

15

21,70 %

Ingénierie et Technologie de l'Éducation et de la Formation (ITEF)

15

21,70 %

Biologie

10

14,40 %

Biologie et Santé

9

13,00 %

Microbiologie Appliquée et Sciences de l'Environnement

1

1,40 %

Mathématique

1

1,40 %

Analyse Mathématique et Applications

1

1,40 %

Géologie

1

1,40 %

Géoressources

1

1,40 %

TOTAL

69

100 %

Interprétation

   Notre échantillon est constitué d'étudiants-chercheurs de différentes disciplines, l'histoire du réseau Internet nous montre que les premiers à avoir utilisé cet outil étaient des informaticiens qui ont pris une certaine avance par rapport aux chercheurs des autres domaines.

   Les informaticiens ont été suivis par les physiciens qui ont rapidement constitué des groupes de discussion sur le réseau dans lesquels ils annoncent un certain nombre de conférences.

   Il y a aussi l'émergence des pédagogues des biologistes et des chimistes qui s'intéressent de plus en plus à l'outil Internet et leur présence se fait de plus en plus remarquer.

Parité Hommes/Femmes

Interprétation :

Les étudiants-chercheurs qui ont répondu à notre questionnaire sont essentiellement des hommes à raison de 61 %, par contre les femmes ne représentent que 39 %, ce qui montre la dominance des hommes sur le réseau Internet. Notons toutefois que 39 % est un pourcentage important qui laisse à dire que les femmes s'intéressent de plus en plus au réseau et aux services qu'il offre et qu'elles sont en train de rattraper leur retard.

Age des étudiants-chercheurs

Interprétation :

En ce qui concerne l'âge des personnes qui ont répondu à notre questionnaire, 75 % ont moins de 33 ans ce qui montre la jeunesse de la communauté Internet.

Temps passé sur Internet

Temps d'utilisation

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

3

4,3 %

1 à 7h par semaine

26

37,7 %

8 à 14h par semaine

12

17,4 %

15 à 21h par semaine

10

14,5 %

Plus de 21h par semaine

18

26,1 %

TOTAL

69

100 %

Interprétation :

   Le temps de connexion est une information très importante car elle permet d'estimer d'une part, l'intensité des usages et son évolution dans le temps, et d'autre part, le comportement des étudiants-chercheurs.

   Les étudiants-chercheurs consultent, tout au long de la réalisation de leur travail, Internet dans le but de trouver d'autres informations pour compléter ou comparer leurs travaux avec ce que se fait ailleurs. D'une manière générale, on peut dire qu'il y a un changement au niveau de l'élaboration du processus de la recherche.

Maîtrise de l'usage d'Internet

Discipline

Très expérimenté

Expérimenté

Peu Expérimenté

Débutant

TOTAL

Pédagogie

1

11

3

0

15

Géologie

1

0

0

0

1

Chimie

1

12

9

0

22

Physique

3

10

7

0

20

Biologie

1

5

2

2

10

Mathématique

1

0

0

0

1

TOTAL

8

38

21

2

69

Interprétation :

   Deux tiers des étudiants-chercheurs qui ont répondu déclarent bien maîtriser l'usage d'Internet. Toutefois, le nombre de ceux qui ne maîtrisent pas Internet est à prendre en considération.

   La maîtrise ou non de l'outil Internet influe directement sur le bon déroulement de la recherche de l'information, voire même l'avancement du travail de recherche. En effet, celui ou celle qui sait exploiter le réseau arrivera facilement à trouver l'information dont il/elle a besoin et ceci dans un laps de temps très court. D'autant plus que le gain de temps est très important dans tout travail de recherche.

   D'une manière générale, toutes les catégories des étudiants-chercheurs se déclarent expérimentés dans l'usage d'Internet. Cela peut s'expliquer par le fait que les universitaires étaient parmi les premiers à utiliser Internet. Par conséquent, ils ont acquis un certain nombre de connaissances, de compétences et beaucoup d'expérience dans l'usage de cet outil. Peu d'entre eux se déclarent peu expérimentés.

Besoin de formation à l'usage d'Internet

Discipline Recherche

Oui

Non

TOTAL

Chimie

10

12

22

Physique

5

15

20

Pédagogie

8

7

15

Biologie

4

6

10

Mathématique

0

1

1

Géologie

0

1

1

TOTAL

27

42

69

Discipline Recherche

Oui

Non

TOTAL

Chimie

     

Chimie Fine et Contrôle Qualité

0 %

4,80 %

2,90 %

Sciences et Procédés d'Analyse Physico-chimie

22,20 %

14,30 %

17,40 %

Sciences des Matériaux Solides

3,70 %

2,40 %

2,90 %

Chimie Appliquée à la Valorisation des Ressources Naturelles
et à la Protection de l'Environnement

11,10 %

7,10 %

8,70 %

Physique

     

Traitement de l'Information

3,70 %

4,80 %

4,30 %

Physique des Milieux Denses et Matériaux

3,70 %

4,80 %

4,30 %

Physique des Polymères et des Matériaux

0 %

14,30 %

8,70 %

Sciences et Instrumentation des Rayonnements Ionisés

11,10 %

0,00 %

4,30 %

Mécanique

0 %

11,90 %

7,20 %

Pédagogie

     

( ITEF )

29,60 %

16,70 %

21,70 %

Biologie

     

Biologie et Santé

11,10 %

14,30 %

13 %

Microbiologie Appliquée et Sciences de l'Environnement

3,70 %

0,00 %

1,40 %

Mathématique

     

Analyse Mathématique et Applications

0 %

2,40 %

1,40 %

Géologie

     

Géoressources

0 %

2,40 %

1,40 %

TOTAL

100 %

100 %

100 %

Interprétation :

   40 % des sondés formulent le besoin de suivre une formation. Ces réponses viennent confirmer celles formulées pour la question précédente concernant leur degré de maîtrise de l'usage d'Internet, c'est-à-dire que 66,7 % des utilisateurs sont expérimentés dans l'usage d'Internet. Les 33,3 % restants ont besoin de suivre une formation pour pouvoir bien exploiter les services mis à leur disposition par cet outil.

   Il ressort de ces données, que la majorité des personnes qui ont répondu à notre enquête ne formulent pas le besoin de suivre une formation à l'usage d'Internet. Ce qui confirme ce que nous avons dit concernant leur degré d'expérimentation. Toutefois, la formation des étudiants-chercheurs ne maîtrisant pas l'outil s'avère une priorité afin qu'ils puissent mieux exploiter Internet et ne pas avoir de retard par rapport aux autres. Cette différence ne doit pas exister pour ne pas mettre en doute les points forts d'Internet qui sont entre autres l'accès à l'information pour tous et l'égalité dans l'usage.

   Les catégories des étudiants-chercheurs des disciplines (Chimie Fine et Contrôle Qualité, Physique des Polymères et des Matériaux Géoressources, Mécanique, Analyse Mathématique et Applications) ne formulent pas un besoin de formation. Ce résultat est tout à fait logique puisque ces mêmes catégories d'étudiants-chercheurs signalent que les informations trouvées sur Internet sont très utiles (Voir -Utilité des informations-)

Les services d'Internet utilisés par les chercheurs

Non-réponse

Pas du tout

Un peu

Moyennement

Beaucoup

TOTAL

Courrier électronique (e-mail)

1

0

11

19

38

69

Messagerie instantanée

8

9

23

14

15

69

Transmission fichiers

17

9

14

14

15

69

Forum de discussion

14

22

16

10

7

69

Visite de sites Web

0

1

10

13

45

69

Participation aux listes de diffusion

23

33

7

5

1

69

TelNet

18

21

6

13

11

69

Téléchargement des informations

6

0

3

20

40

69

Utilisation Moteur de Recherche

6

0

4

6

53

69

courrier

messagerie

transmission fichiers

Forum de discussion

Visite sites Web

Participation listes de diffusion

TelNet

Téléchargement des informations

Moteur de recherche

Pédagogie

1,10 %

0,60 %

0,30 %

0,20 %

1,40 %

0 %

0,50 %

1,60 %

2,10 %

Géologie

0,20 %

0,20 %

0 %

0,20 %

0 %

0,20 %

0,20 %

0,20 %

0,20 %

Chimie

2,10 %

0,60 %

0,80 %

0,20 %

2,40 %

0 %

0,30 %

2,30 %

2,40 %

Physique

1,40 %

0,30 %

0,80 %

0,50 %

2,30 %

0 %

0,50 %

1,60 %

2,30 %

Biologie

1,30 %

0,60 %

0,50 %

0,20 %

1 %

0 %

0,30 %

0,80 %

1,40 %

Mathématique

0 %

0 %

0 %

0 %

0,20 %

0 %

0 %

0 %

0,20 %

Concernant la fréquentation des forums de discutions

Discipline Recherche

Non réponse

Pas du tout

Un peu

Moyennement

Beaucoup

TOTAL

Ingénierie et Technologie de l'Éducation et de la Formation

0 %

46,70 %

33,30 %

13,30 %

6,70 %

100 %

Géoressources

0 %

0 %

0 %

0 %

100 %

100 %

Chimie Fine et Contrôle Qualité

0 %

100 %

0 %

0 %

0 %

100 %

Sciences et Procédés d'Analyse Physico-chimie

50 %

33,30 %

8,3 %

0 %

8,30 %

100 %

Traitement de l'Information

0 %

0 %

66,70 %

33,30 %

0 %

100 %

Physique des Milieux Denses et Matériaux

33,30 %

0 %

0 %

33,30 %

33,30 %

100 %

Sciences des Matériaux Solides

50 %

50 %

0 %

0 %

0 %

100 %

Chimie Appliquée à la Valorisation des Ressources Naturelles et à la Protection de l'Environnement

16,70 %

16,70 %

33,30 %

33,30 %

0 %

100 %

Physique des Polymères et des Matériaux

16,70 %

0 %

50,0 %

16,70 %

16,70 %

100 %

Sciences et Instrumentation des Rayonnements Ionisés

0 %

66,7 %

33,3 %

0 %

0 %

100 %

Mécanique

40 %

20 %

0 %

20 %

20 %

100 %

Biologie et Santé

11,10 %

33,30 %

22,20 %

22,20 %

11,10 %

100 %

Microbiologie Appliquée et Sciences de l'Environnement

100 %

0 %

0 %

0 %

0 %

100 %

Analyse Mathématique et Applications

0 %

100 %

0 %

0 %

0 %

100 %

TOTAL

20,30 %

31,90 %

23,20 %

14,50 %

10,10 %

100 %

Interprétation :

   Les sondés déclarent utiliser fortement les moteurs de recherche et les sites web. Viennent ensuite le téléchargement des informations, le courrier électronique, puis la messagerie instantanée et la transmission de fichiers.

   À partir de ces données, on peut dire que le courrier électronique n'occupe plus la première place dans l'usage d'Internet et se voit de plus en plus concurrencé par le Web, le téléchargement des informations et l'utilisation des moteurs de recherche qui connaissent une utilisation très importante de la part des étudiants-chercheurs.

   FTP connaît à son tour une utilisation moins importante par les étudiants-chercheurs. Ceci grâce aux possibilités qu'il offre (accès à des rapports de recherche, des informations internes à des organismes, récupérer des logiciels, des images, diffuser des publications. Ce qui offre par conséquent la possibilité de contourner le long processus d'édition.)

   32 % considèrent que les groupes de discussion ne jouent aucun rôle dans leur travail de recherche, ceci peut s'expliquer par le fait que ces groupes sont souvent ouverts à tout le monde, surtout s'ils ne sont pas modérés, ce qui implique qu'on peut trouver une multitude d'informations qui n'ont pas forcément un lien avec leurs objectifs, ou tout simplement des informations d'ordre général qui n'ont pas un intérêt pour la recherche proprement dite. 48 % l'utilisent pour leur travail de recherche, considérant que les groupes de discussion restent une source importante d'informations, du fait qu'ils font appel à la participation de plusieurs individus (collègues invisibles) qui enrichissent les débats par leurs interventions.

   TelNet à son tour connaît un usage moins important de la part des étudiants-chercheurs. Cela peut s'expliquer en premier lieu par le fait que les bibliothèques limitent de moins en moins la mise de leur catalogue électronique à la disposition des utilisateurs d'Internet. S'ajoute aussi le problème du coût élevé de l'interrogation des banques de données.

   Les étudiants de la discipline « analyse mathématique » et « chimie fine et contrôle qualité » participants à cette enquête n'ont jamais utilisé les groupes de discussion, de même qu'un tiers des étudiants appartenant en « Sciences et Procédés d'Analyse Physico-Chimie » et « Biologie et Santé », les deux tiers des étudiants « Sciences et Instrumentation des Rayonnements Ionisés » et la moitié de ceux de la filière ITEF. Pour eux, les groupes de discutions ne leur apportent pas d'informations qui touchent leurs travaux de recherche.

   Par contre, deux tiers des étudiants de la filière « Physique des Milieux Denses et Matériaux », un tiers des étudiants de la filière « traitement de l'information » et les étudiants de géoressources utilisent le service, on peut dire que les groupes de discussion constituent pour ces filières un moyen pour débattre des idées, un lieu pour informer et s'informer sur les conférences, les séminaires et les colloques.

   Dans l'ensemble, les différentes catégories des étudiants-chercheurs utilisent presque dans le même ordre les mêmes outils sur Internet. Ainsi, l'utilisation des moteurs de recherche, le web, le téléchargement et le courrier électronique restent leurs services préférés.

Types de documents recherchés sur Internet

Types de documents cherchés

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

1

0,50 %

Articles

51

25,20 %

Revues

27

13,40 %

Thèses

49

24,30 %

Références Bibliographiques

57

28,20 %

Multimédia

9

4,50 %

Autres

8

4 %

TOTAL

202

100 %

Discipline

Non réponse

Articles

Revues

Thèses

Références Bibliog.

Multimédia

Autres

TOTAL

ITEF

0 %

26 %

16 %

18 %

26 %

10 %

4 %

100 %

Géologie

0 %

25 %

25 %

25 %

25 %

0 %

0 %

100 %

Chimie

0 %

28,80 %

12,10 %

27,30 %

28,80 %

0 %

3 %

100 %

Physique

0 %

25 %

9,60 %

26,90 %

28,80 %

5,80 %

3,80 %

100 %

Biologie

4 %

16 %

16 %

24 %

32 %

4 %

4 %

100 %

Mathématique

0 %

20 %

20 %

20 %

20 %

0 %

20 %

100 %

TOTAL

0,50 %

25,20 %

13,40 %

24,30 %

28,20 %

4,50 %

4 %

100 %

Interprétation :

   D'après ces résultats, on peut déduire qu'Internet reste un outil de repérage et de balayage le plus large possible dans le domaine de la recherche d'information. En effet, les étudiants-chercheurs sont intéressés par les références bibliographiques. Ces dernières constituent un outil indispensable pour la réalisation de tout travail de recherche. Les bibliographies permettront de vérifier si l'auteur d'un article diffusé sur Internet fait l'objet de citations, ou bien si les références qu'il cite dans son article sont citées dans d'autres publications. L'intérêt que les chercheurs accordent aux thèses, articles et revues, peut s'expliquer par le fait que les chercheurs sont intéressés par toute information qui peut concerner leur domaine de recherche. D'autant plus qu'ils s'intéressent aux informations de nature générale comme celles qu'on peut trouver dans la presse.

   D'une manière générale, les six catégories (ITEF, Géologie, chimie, physique, biologie et mathématique) cherchent plus ou moins les mêmes types d'information sur Internet.

Facilités de recherche sur Internet

Facilité de Recherche

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

1

1,40 %

Pas du tout

4

5,80 %

Un peu

23

33,30 %

Moyennement

33

47,80 %

Beaucoup

8

11,60 %

TOTAL

69

100 %

Interprétation :

   On peut déduire de ces données que presque les trois quarts des personnes qui ont répondu sont satisfaites de l'outil Internet et ceci peut être lié à leur maîtrise de l'usage des outils de recherche d'information sur Internet.

Mode de recherche

Modalités de Recherche

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

1

0,80 %

À partir d'un Thème

31

26,30 %

À partir d'un mot clé

52

44,10 %

À partir d'une Adresse électronique

20

16,90 %

Au hasard jusqu'à ce que vous trouviez l'information recherchée

14

11,90 %

TOTAL

118

100 %

Interprétation :

   À peu prés la moitié des sondés cherche sur Internet à partir de mots clés, ceci nous amène à conclure que l'utilisation des moteurs de recherche est la pratique dominante du fait qu'ils offrent la possibilité d'atteindre l'information recherchée facilement. Vient ensuite la recherche à partir d'un thème, ce qui montre l'utilisation des annuaires qui répertorient les sites par grandes catégories et sous catégories.

   12 % cherchent au hasard jusqu'à ce qu'ils trouvent l'information recherchée, ce mode de recherche par navigation n'est pas évident et on risque de se perdre dans le réseau.

   Pour connaître les stratégies de recherche des étudiants-chercheurs, nous avons croisé les réponses de la question « discipline de recherche » avec celle du « mode de la recherche » :

   Il ressort des réponses qu'il y a une prééminence de l'utilisation des moteurs de recherche par rapports aux autres modalités de recherche.

   D'une manière générale les moteurs de recherche restent les plus utilisés par les différentes catégories des étudiants-chercheurs. Cela peut s'expliquer par leur puissance de recherche et par les possibilités qu'ils offrent puisqu'on peut interroger par mots clés.

   Il faut noter, qu'il y a une ressemblance dans les habitudes des étudiants-chercheurs et des disciplines suivantes (chimie, physique et pédagogie). Ainsi le recours aux moteurs de recherche permet une appropriation immédiate du texte.

Satisfaction vis-à-vis de l'information trouvée

Degré de satisfaction

Nb. cit.

Fréq.

Pas du tout satisfait

4

5,80 %

Un peu satisfait

13

18,80 %

Moyennement satisfait

42

60,90 %

Très satisfait

10

14,50 %

TOTAL

69

100 %

Degré de satisfaction

ITEF

Géologie

Chimie

Physique

Biologie

Math.

TOTAL

Pas du tout satisfait

1

0

0

2

1

0

4

Un peu satisfait

1

0

3

7

1

1

13

Moyennement satisfait

9

1

17

8

7

0

42

Très satisfait

4

0

2

3

1

0

10

TOTAL

15

1

22

20

10

1

69

Interprétation :

   Le taux de satisfaction est très important. Ceci s'explique par le fait qu'Internet constitue un outil incontournable qui prend chaque jour beaucoup d'ampleur et change par conséquent les coutumes et les habitudes déjà acquises. Toutefois, on peut s'interroger sur la nature des informations récupérées sur Internet, si elles servent effectivement à la réalisation de travaux de recherche ou bien tout simplement sont-elles des informations d'ordre général ?

   L'utilisabilité de l'information trouvée sur Internet renvoie à des questions de fiabilité de celle-ci. En effet, la fiabilité des informations trouvées sur Internet pose des problèmes pour leur usage dans les travaux de recherche et les avis restent partagés. C'est pour cela que nous avons posé une question concernant la fiabilité (Voir Utilité des informations). Il ressort de notre enquête que 48 % pensent que l'information trouvée sur Internet est très fiable et par conséquent ils l'utilisent dans leurs travaux. 41 % pensent qu'elle est moyennement utile et 6 % pensent qu'elle est peu utile, 3 % pensent qu'elle n'est pas utile du tout et enfin 3 % n'ont pas répondu.

   Le pourcentage des étudiants-chercheurs qui ne se posent pas de question sur la fiabilité de l'information est intéressant. En effet, cela dépend de l'information elle-même, c'est-à-dire lorsqu'on trouve un article qui porte le nom de l'auteur avec l'adresse où on peut le joindre, cela ne laisse pas douter de la fiabilité des informations qu'il apporte. Dans le cas des groupes de discussion, l'information fait l'objet de discussion de la part des participants et par conséquent une information qui n'est pas fiable ne va pas passer inaperçue. L'utilisateur a donc la possibilité d'entrer en contact direct avec l'auteur d'un document, demander des explications ou des commentaires. L'auteur du document peut, de son côté, défendre ses idées et apporter de nouvelles données pour clarifier les points qui posent problème. De cet échange fructueux, les deux acteurs tireront bénéfice. C'est le cas aussi du Web où on trouve généralement l'adresse électronique de l'auteur pour pouvoir le contacter.

   Il est préférable donc de vérifier les informations qui sont disponibles sur Internet. Mais est-ce que les utilisateurs du réseau prennent la peine de le faire ou bien font-ils confiance à ce qu'ils trouvent ?

Vérification de l'information trouvée sur Internet

   Nous avons posé une question concernant le contrôle et la vérification de l'information trouvée sur Internet par les étudiants-chercheurs, il ressort des réponses que 66,7 % des répondants procèdent à une vérification de celle-ci en utilisant d'autres outils tandis que 33,3 % ne le font pas.

Utilisation d'autres outils

Pédagogie

Géologie

Chimie

Physique

Biologie

Mathématique

TOTAL

Oui

80 %

100 %

59,10 %

65 %

60 %

100 %

66,70 %

Non

20 %

0 %

40,90 %

35 %

40,0 %

0 %

33,30 %

TOTAL

100 %

100 %

100 %

100 %

100 %

100 %

100 %

Interprétation :

   S'agissant de l'utilisation d'autres outils de recherche pour la vérification des informations recueillies sur Internet, les étudiants-chercheurs physiciens (13 étudiants sur 20) et chimistes (13 étudiants sur 22) ont tendance à vérifier l'information. D'autre part 80 % des étudiants appartenant à la filière Pédagogie ainsi que les étudiants de géologie et mathématique utilisent d'autres outils pour vérifier l'information trouvée sur Internet.

   Ces résultats viennent confirmer ce que nous avons dit précédemment concernant le partage des avis sur la question de fiabilité des informations. L'information trouvée sur Internet pose toujours problème concernant son usage dans les travaux de recherche. Ce qui laisse le champ libre pour l'utilisation d'autres outils de recherche.

Sources utilisées pour vérifier l'information trouvée sur Internet

Outils de Recherche

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

23

25,60 %

Documents papier

46

51,10 %

Télévision

4

4,40 %

Encyclopédies

9

10 %

CD-ROM

4

4,40 %

Autres

4

4,40 %

TOTAL

90

100 %

Outils de Recherche

ITEF

Géologie

Chimie

Physique

Biologie

Mathématique

TOTAL

Non réponse

3

0

9

7

4

0

23

Documents papier

12

1

13

13

6

1

46

Télévision

3

0

0

0

1

0

4

Encyclopédies

3

0

2

2

2

0

9

CD-ROM

2

0

0

0

2

0

4

Autres

1

0

1

1

0

1

4

TOTAL

24

1

25

23

15

2

90

Interprétation :

   Nous voulions savoir si l'Internet avait remplacé les autres outils de recherche de l'information ou au contraire si les étudiants-chercheurs continuent à utiliser les autres sources d'information. En effet, les documents papier sont utilisés en premier lieu ce qui est normal puisqu'en général les étudiants-chercheurs ont l'habitude de travailler essentiellement avec les articles des revues et les ouvrages.

   Le courrier électronique permet d'entrer en contact direct avec l'auteur de l'article et les amis restent une source importante de vérification puisqu'ils constituent les collègues invisibles. 26 % n'ont pas répondu à la question. C'est un pourcentage normal puisque à peu près le tiers des personnes qui ont répondu à la question précédente déclarent ne pas utiliser d'autres outils de recherche pour vérifier l'information qu'ils récupèrent sur Internet.

   23 personnes de la population interrogée n'utilisent pas d'autre outil de recherche autre qu'Internet pour la réalisation des travaux de recherche ce qui veut dire qu'Internet reste l'outil privilégié pour 33,3 % des personnes interrogées.

   Toutes les catégories des étudiants-chercheurs continuent à utiliser pour leurs travaux en premier lieu les documents papier. Ce qui veut dire que les documents papier occupent toujours une place très importante dans la réalisation des travaux de recherche et qu'ils constituent une source incontournable. Notons que le problème de mise à jour des cédéroms constitue un obstacle à l'usage de ceux-ci, d'où la faible utilisation de ces supports, mais des efforts doivent être faits pour accélérer leur mise à jour.

Diffusion des travaux de recherche

Diffusion des travaux

Nb. cit.

Fréq.

Non réponse

1

1,40 %

Oui

21

30,40 %

Non

47

68,10 %

TOTAL

69

100 %

Discipline

Non réponse

Oui

Non

TOTAL

ITEF

0 %

26,70 %

73,30 %

100 %

Géologie

0 %

100 %

0 %

100 %

Chimie

4,50 %

31,80 %

63,60 %

100 %

Physique

0 %

40 %

60 %

100 %

Biologie

0 %

10 %

90 %

100 %

Mathématique

0 %

0 %

100 %

100 %

TOTAL

1,40 %

30,40 %

68,10 %

100 %

Interprétation :

   On constate que plus de la moitié des étudiants ne diffusent pas leurs travaux via Internet, ceci peut s'expliquer soit par leur ignorance de techniques d'hébergement, soit par le manque d'esprit de partage.

   En effet, le Web présente un certain nombre d'avantages pour la diffusion, notamment celui de l'hypertexte, et par conséquent, la possibilité d'établir des liens avec d'autres documents. Ce qui permet aux chercheurs d'atteindre un nombre de lecteurs très important puisque leurs travaux sont accessibles par un grand nombre d'utilisateurs à travers le monde.

   Il faut noter que 69 % de la population interrogée n'utilisent pas Internet pour la diffusion de leurs travaux de recherche, nous pensons qu'ils vont diffuser leurs travaux par les moyens traditionnels.

Utilité des informations trouvées

Discipline Recherche

Non réponse

Sans utilité

Peu utiles

Moyennement utiles

Très utiles

TOTAL

Ingénierie et Technologie de l'Éducation et de la Formation

1,40 %

0 %

0 %

13 %

7,20 %

21,70 %

Géoressources

0 %

0 %

0 %

0 %

1,40 %

1,40 %

Chimie Fine et Contrôle Qualité

0 %

0 %

0 %

0 %

2,90 %

2,90 %

Sciences et Procédés d'Analyse Physico-Chimie

0 %

1,40 %

0 %

7,20 %

8,70 %

17,40 %

Traitement de l'Information

0 %

0 %

0 %

2,90 %

1,40 %

4,30 %

Physique des Milieux Denses et Matériaux

0 %

0 %

0 %

0 %

4,30 %

4,30 %

Sciences des Matériaux Solides

0 %

0 %

0 %

2,90 %

0 %

2,90 %

Chimie Appliquée à la Valorisation des Ressources Naturelles et à la Protection de l'Environnement

0 %

0 %

1,40 %

4,30 %

2,90 %

8,70 %

Physique des Polymères et des Matériaux

0 %

0 %

0 %

4,30 %

4,30 %

8,70 %

Sciences et Instrumentation des Rayonnements Ionisés

0 %

0 %

0 %

2,90 %

1,40 %

4,30 %

Mécanique

0 %

1,40 %

1,40 %

1,40 %

2,90 %

7,20 %

Biologie et Santé

0 %

0 %

2,90 %

1,40 %

8,70 %

13 %

Microbiologie Appliquée et Sciences de l'Environnement

1,40 %

0 %

0 %

0 %

0 %

1,40 %

Analyse Mathématique et Applications

0 %

0 %

0 %

0 %

1,40 %

1,40 %

TOTAL

2,90 %

2,90 %

5,80 %

40,60 %

47,80 %

100 %

Interprétation :

   48 % des étudiants-chercheurs déclarent que l'information trouvée sur Internet est très utile. On trouve en tête les étudiants du « biologie et santé » et « science et procédés d'analyse physico-chimie » puis les étudiants « ITEF ». En troisième position on trouve les étudiants « physiques des milieux denses et matériaux » et « physique des polymères et des matériaux ».

   Les réponses des différentes catégories confondues dans leur quasi-totalité disent que l'information recueillie sur Internet est utile. On peut dire que les étudiants-chercheurs des différentes disciplines affichent la même attitude en ce qui concerne la fiabilité de l'information.

Les changements apportés par Internet par rapport aux autres outils de recherche

S'agissant du changement qu'Internet apporte aux étudiants-chercheurs par rapport aux autres outils de recherche de l'information, on trouve que les étudiants-chercheurs apprécient la rapidité en premier lieu, La facilité d'accès vient en deuxième lieu, puis l'efficacité.

Non réponse

Pas du tout

Un peu

Moyennement

Beaucoup

TOTAL

Rapidité

13

1

3

15

37

69

Facilité d'accès

15

0

6

22

26

69

Efficacité

13

1

11

29

15

69

Liberté de communication

15

1

11

22

20

69

information mise à jour

16

0

11

19

23

69

Pratique

20

3

5

18

23

69

Disponibilité

24

2

8

20

15

69

Non déplacement

24

3

8

14

20

69

complémentarité

23

2

10

21

13

69

Multimédia

23

1

13

14

18

69

Gratuité

16

12

11

18

12

69

Convivialité

36

1

10

13

9

69

Hypertexte

38

2

8

9

12

69

Exhaustivité

32

5

14

16

2

69

Discipline

Non réponse

Pas du tout

Un peu

Moyennement

Beaucoup

TOTAL

Rapid

Facil

Effic

Rapid

Facil

Effic

Rapid

Facil

Effic

Rapid

Facil

Effic

Rapid

Facil

Effic

ITEF

0

0

1

0

0

0

1

1

4

4

5

8

10

9

2

15

Géologie

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

1

0

1

0

1

1

Chimie

4

5

4

1

0

1

1

1

3

3

8

9

13

8

5

22

Physique

4

7

5

0

0

0

1

2

3

7

5

8

8

6

4

20

Biologie

4

3

3

0

0

0

0

2

0

1

2

4

5

3

3

10

Mathématique

1

0

0

0

0

0

0

0

1

0

1

0

0

0

0

1

TOTAL

13

15

13

1

0

1

3

6

11

15

22

29

37

26

15

69

   En effet, la rapidité constitue l'un des points forts d'Internet, 66,6 % des étudiants ITEF apprécient beaucoup la rapidité contre 60 % des étudiants chimistes, 50 % pour les étudiants de la branche biologie et 40 % quant aux étudiants-chercheurs de physique.

   Concernant la facilité d'accès se sont les étudiants-chercheurs de ITEF qui l'apprécient beaucoup (60 %), suivi des chimistes (36 %) puis des physiciens avec (30 %).

   Quant à l'efficacité, elle est moyennement appréciée par l'ensemble des étudiants-chercheurs avec une légère avance pour les étudiants de biologie suivies des étudiants-chercheurs de ITEF, des étudiants de chimie puis ceux de physique.

   Les personnes qui ont répondu, citent aussi la notion de disponibilité constante. En effet, Internet ne ferme jamais et on peut toujours faire des recherches sans contraintes de temps. Il faut tout de même souligner que le multimédia s'impose lui aussi comme facteur qui satisfait les étudiants-chercheurs sur Internet. Quant à l'appréciation des étudiants-chercheurs sur la gratuité des services sur Internet, elle s'explique dans de nombreux cas par l'adoption d'un modèle de financement indirect ou de tiers-payant. Le rôle des services gratuits est d'attirer des internautes sur le site marchand. Cette audience pourra ensuite être valorisée de différentes manières : vente de bandeaux publicitaires dont le prix peut être croissant avec l'audience du site, vente de fichiers d'adresse e-mail. Mais le site peut aussi proposer des services payants. Dans ce cas, les services gratuits permettent de fidéliser les internautes et de leur donner un premier aperçu des services proposés et de leur qualité. Par exemple, certains journaux proposent une partie de leur site en libre accès (articles du jour), mais font payer l'accès à des services plus avancés (les archives).

9 - Conclusion

   Rappelons que du fait de son élasticité, la notion d'usage recouvre des réalités bien différentes (Maigret 2003) . En ce qui concerne le présent travail, c'est bel et bien à l'utilisation effective que nous faisons référence à chaque fois que nous utilisons le terme « usage ».

   Le réseau Internet est utilisé à des degrés divers par les étudiants-chercheurs de la faculté des sciences Ben M'Sik de Casablanca. En effet, il présente un certain nombre d'avantages pour ses utilisateurs.

   Le Web  [5] autorise le retour à une conversation vivante, à un échange constant. Par ailleurs, il constitue un espace où chaque personne doit façonner son univers informationnel. L'étudiant, qui était un acteur passif, assisté dans ses recherches, devient un utilisateur qui doit s'impliquer et interagir. « On passe d'un mode de recherche formel à la plasticité de la navigation »  [6]. D'autre part, le web permet à l'auteur, de recevoir les remarques et les critiques des pairs et répondre à leurs questions. Chose très intéressante pour l'évaluation de la qualité du travail. Cette interactivité n'existe pas dans les moyens « traditionnels ».

   Le recours aux moteurs de recherche, constitue une pratique de plus en plus généralisée. Ils sont bien adaptés à des recherches précises ou pointues. L'interaction est simple. Mais les réponses sont hétérogènes. Ce qui nécessite un délai de plus en plus important pour parcourir la masse d'informations.

   Le courrier électronique est l'outil dominant, proche des moyens de communication « traditionnels » et très souvent la clef d'accès obligée aux réseaux et aux services proposés.

   La messagerie électronique favorise l'intensification des échanges et l'augmentation du volume des informations scientifiques échangées. Elle contribue ainsi à l'abolition des barrières temporelles et géographiques tout en limitant les coûts des communications téléphoniques et l'usage du courrier postal.

   Toutefois, la navigation permet de trouver des informations auxquelles on n'avait pas pensé au début de la recherche. Ce phénomène qui consiste à trouver la bonne information par hasard est appelé « Sérendipité »  [7]. D'où une adoption de stratégies selon une méthodologie bien définie et une évaluation régulière des connaissances en recherche documentaire des étudiants dans les trois cycles de l'université s'avèrent nécessaires.

   Toutefois, Internet présente des inconvénients comme celui de la dispersion qui est dû à l'outil hypertexte. D'où, une bonne gestion du temps s'impose pour tout utilisateur du réseau. D'autant plus qu'il faut trier l'information pertinente dans la masse des informations disponibles dans le réseau. La mise à jour de l'information pose souvent problème et met la fiabilité et la qualité de l'information en doute.

   Une grande partie des étudiants-chercheurs n'utilise pas les « forums de discussion » et beaucoup parmi eux n'en connaissent même pas l'existence. En réalité, il faut réellement creuser pour se rendre compte que chez certains d'entre eux « on utilise mais on ne connaît pas le nom », quant aux « listes de diffusions » Ils sont encore moins connus que les forums de discussion. D'où une nécessité d'intégration dans le programme d'études de troisième cycle d'une formation à l'usage de l'information s'impose.

   On constate aussi un accès remarquable pour toutes les catégories des étudiants-chercheurs aux articles et aux revues numériques. Toutefois, le fait que le papier soit assimilé à du « vrai travail » peut freiner l'intégration des documents électroniques chez les étudiants-chercheurs. En effet, bien qu'Internet présente plusieurs atouts, il n'a pas remplacé les autres outils déjà existants. Les étudiants-chercheurs font toujours appel aux documents papier et continuent à interroger les cédéroms et les encyclopédies.

   Bien qu'il y a une ressemblance dans les habitudes des étudiants-chercheurs des disciplines (chimie, physique et pédagogie), les différentes catégories utilisent presque dans le même ordre les mêmes outils sur Internet. Ainsi l'utilisation des moteurs de recherche, le web, le téléchargement et le courrier électronique restent les services préférés pour les étudiants-chercheurs. Mais la méconnaissance d'autres services constitue un obstacle majeur. D'où le besoin qui s'impose en matière de formation à l'utilisation d'Internet à des fins de recherches académiques.

   Le travail d'enquête que nous avons mené auprès de la population d'étudiants-chercheurs de la faculté des sciences Ben M'Sik de Casablanca, nous a permis toutefois de connaître les usages de ces étudiants sur Internet, les changements qu'il a apportés dans leur mode de réalisation de leurs travaux de recherche, leur degré de satisfaction vis-à-vis de cet outil, ainsi que la place qu'il occupe par rapport aux autres outils de recherche dans leur travail de recherche.

   Internet a modifié le mode de communication entre les chercheurs, en leur permettant d'une part un contact facile et très rapide avec leurs collègues, et d'autre part de consulter tout au long de leur travail de recherche un gigantesque fond informationnel dont ils manifestent une grande satisfaction quant à sa qualité, et de pouvoir publier leurs travaux dans un laps de temps très court et d'atteindre un grand nombre potentiel de lecteurs.

   D'une manière générale, Internet a crée des changements dans la vie des étudiants-chercheurs, ces derniers doivent faire l'objet de plusieurs études pour déterminer leurs attentes et pouvoir répondre à leurs besoins.

Abdelouahed Biaz

Université Hassan II-Mohammedia, Faculté des Sciences Ben M'Sik, Casablanca, Maroc.
UFR Ingénierie et Techniques de l'Éducation et de la Formation
Spécialité Ingénierie et Technologie de l'Éducation et de la Formation.

Article de recherche sous la direction de :
Pr. Talbi, M. :
Professeur à l'Université Hassan II - Mohammedia - Faculté des Sciences Ben M'Sik Casablanca.
Pr. Bennamara, A. :
Professeur à l'Université Hassan II - Mohammedia - Faculté des Sciences Ben M'Sik Casablanca.
Pr. Khyati, A. : Professeur à l'École normale supérieure Casablanca.
Pr. Radid, M. : Professeur à l'Université Hassan II - Mohammedia - Faculté des Sciences Ben M'Sik Casablanca.
Pr. El Kouali, M. : Professeur à l'Université Hassan II - Mohammedia - Faculté des Sciences Ben M'Sik Casablanca.
Pr. Kabbaj, M. : Professeur à l'Université Hassan II - Mohammedia - Faculté des Sciences Ben M'Sik Casablanca.

Bibliographie

Samier, Henry et Sandoval, Victor (1998). La recherche intelligente sur Internet, Éditions Hermès, Paris, p. 1-2.

Porteneuve, Élisabeth. (1995). L'Internet, les « inforoutes », les télécoms, la télévision/vidéo sur demande, CNRS éditions, 448 p.

Michel, Jean (1994). « Historique et utilisation d'Internet à l'école nationale des ponts et chaussées », in À la découverte d'Internet : un enjeu pour les professionnels de l'information et de la communication, Université de Renne 1, p. 1-8.

Renzetti, Françoise ; Tétu, Jean-François (1995). « Schéma d'organisation de la presse périodique électronique accessible sur Internet : cas des Mathématiques et de l'Informatique », in La communication de l'IST dans l'enseignement supérieur et la recherche : l'effet Renater/Internet, Actes du colloque des 16, 17 et 18 mars 1995 Bordeaux ; p. 88-99.

Aubert, Guy (1995). « Questions à Guy Aubert », in L'Internet professionnel : témoignages, expériences, conseils pratiques de la communauté enseignement et recherche, CNRS & Universités. - CNRS éditions, 448p.

Fondin, Hubert (2002). « La "Science de l'information" et la documentation, ou les relations entre science et technique », Documentaliste – Sciences de l'information, Vol. 39, n° 3.

Cohen, Jo (1995). « Internet : le réseau télématique planétaire », 01 Réseaux, n° 19, p. 62-64.

Rouhet, Michèle ; Huitema, Christian (1996). Les nouvelles technologies dans les bibliothèques, éd. du Cercle de la librairie, Paris, 386p.

Link-Pezet, Josepha (1999). « La formation de masse aux outils d'information électronique », B.B.F. 40 n° 5.

Abbassi, Mustapha (2005). De la craie à l'écran, quelle innovation, Top édition.

Mihoub-Drame, Samia (2005). Internet dans le monde Arabe, complexité d'une adoption, L'Harmattan.

Rapports / Articles

Ezzahri, S. ; Talbi, M. ; Erradi, M. ; Bennamara, A. ; Khaldi, M. ; Belmohktar, S. (2002). « Usages de l'internet dans les activités d'apprentissage des élèves », EpiNet : la revue électronique de l'EPI, n° 51.
UFR des sciences et procédures d'analyse, Faculté des sciences Ben MSik, Casablanca, Maroc.
http://www.epi.asso.fr/revue/articles/a0211a.htm.

SITICOM (Groupe DEVOTEAM) (2005). « Marche De L'internet Au Maroc : État des lieux et perspectives de développement », Synthèse de l'étude sur l'observatoire des technologies de l'information, ANRT 2004-2005

Webographie

http://www.gouvernance-internet.com.fr (consulté le 11-08-2006)

http://www.menara.ma/

NOTES

[1] Fraternité Matin n° 11852 du 4 mai 2004 : IV.

[2] ADSL veut dire : Asymmetric Digital Subscriber Line.

[3] Les cybercafés offrent un accès à Internet relativement accessible pour les étudiants ne pouvant pas défrayer le coût du matériel et de l'abonnement.

[4] Compte tenu du nombre d'étudiants inscrits au 3ème cycle (549), notre échantillon représente 12,5 %.

[5] Système basé sur l'utilisation de l'hypertexte, qui permet la recherche d'information dans Internet, l'accès à cette information et sa visualisation. Le terme « Web », d'origine anglo-saxonne, perd ses connotations culturelles en français où il prend une valeur de nom propre.

[6] Link-Pezet J. La formation de masse aux outils d'information électronique. BBF 40 n° 5, 1999.

[7] La « serendipity » est un mot inventé en 1754 par le philosophe anglais Sir Horatio Walpole, pour qualifier la faculté qu'ont certains de trouver la bonne information par hasard, un peu sans la chercher.

___________________
Association EPI
Septembre 2007

Retour