L'EPI a interrogé les candidat(e)s à la Présidence de la République
soit directement soit par l'intermédiaire du questionnaire candidats.fr
dont elle a proposé la partie « Éducation »

sur l'opportunité d'un enseignement spécifique de l'informatique et des TIC,
complémentaire de l'approche par les différentes disciplines et activités.

Rappel des questions sur :
http://www.epi.asso.fr
http://www.epi.asso.fr/revue/docu/d0702a.htm
et
http://www.candidats.fr/index.php/2007/01/28/14-le-questionnaire (question 14)

Vous trouverez ci-dessous les réponses des candidat(e)s reçues au 21 avril 2007.
(candidat(e)s par ordre alphabétique)
 

François Bayrou

Réponse de François Bayrou à la lettre ouverte de l'EPI. Elle reprend les termes de sa réponse à candidats.fr concernant l'option informatique des lycées (voir ci-dessous). « La question de l'option informatique mériterait d'être reposée, notamment à la lumière des nouvelles possibilités pédagogiques qu'apportent les logiciels libres, comme la possibilité de modifier le code. Cela pourrait contribuer à restaurer l'intérêt des lycéens pour les matières et filières scientifiques. »
Voir également les réponses sur les logiciels libres. (courrier de François Bayrou à EPI daté du 17 avril 2007).

Réponse de François Bayrou au questionnaire d'APRIL pour l'initiative Candidats.fr - mars 2007 - extrait. Ce questionnaire d'APRIL, destiné aux candidat(e)s à la présidentielle, a été rédigé en collaboration avec la FFII France (partie Brevetabilité), l'initiative Racketiciel (partie Vente liée) et l'Association Enseignement Public & Informatique (partie Éducation). Il a obtenu pour l'instant 7 réponses. Voir notamment : Enseignement de l'informatique et logiciels libres dans l'éducation (réponses 14 a, b et c). Extrait : « ... François Bayrou, Ministre de l'Éducation nationale, a recréé l'option informatique, qui avait existé dans les années 80 ; mais elle a été supprimée ensuite (depuis le bac 2002). À la lumière des nouvelles possibilités pédagogiques qu'apportent les logiciels libres, comme la possibilité de modifier le code, la question de l'option informatique mérite d'être reposée. Cela pourrait contribuer à restaurer l'intérêt des lycéens pour les matières et filières scientifiques. »
Le texte intégral de la réponse de François Bayrou (13 pages au format pdf) est sur :
http://www.candidats.fr/documents/reponses-candidatsfr-francois-bayrou.pdf.

Olivier Besancenot

« C'est un apprentissage réel de l'informatique et de l'internet qui doit être enseigné à l'école, afin de permettre dès le plus jeune âge, et quels que soient les revenus de la famille, d'avoir accès aux connaissances nécessaires pour évoluer, travailler, s'informer, apprendre l'esprit critique (l'exemple de la campagne référendaire de 2005 a bien montré qu'Internet peut aussi être un espace de contestation et d'information critique des médias, par exemple). (...) Nous assurerons la présence dans chaque établissement d'un véritable enseignement informatique libre et gratuit, sur base logicielle libre. (...) Cela passe donc par un financement suffisant pour équiper chaque établissement, ouvrir des postes de concours pour enseignants... »
http://www.candidats.fr/documents/reponses-candidatsfr-olivier-besancenot.pdf.

José Bové

OUI à « Êtes-vous favorable à ce que l'informatique soit une composante à part entière de la culture générale scolaire de tous les élèves sous la forme notamment d'un enseignement d'une discipline scientifique et technique au lycée ? »

« Au même titre que savoir lire, écrire ou compter, l'informatique devient une nécessité dans la vie de tous les jours, par exemple pour communiquer, pour rechercher un itinéraire, mais aussi pour comprendre les enjeux de l'informatisation de la société (fichage, virus, informatique et liberté...). De plus, l'informatique est très souvent nécessaire dans la vie professionnelle.
Cependant, nous ne sommes pas tous égaux devant l'informatique, notamment à cause des capacités et motivations de chacun mais aussi du prix des machines et de l'existence ou non de personnes compétentes autour de soi. C'est la fracture numérique.
Assurer l'égalité dans l'accès aux connaissances a toujours fait parti des objectifs de l'école républicaine, et à ce titre l'enseignement de l'informatique au lycée est nécessaire. Cet enseignement doit être traité comme une matière à part entière, et pas comme une « sous-partie » de l'enseignement des mathématiques ou de la physique. En effet, les méthodes mises en oeuvre, si elles font parfois appel aux mathématiques, sont différentes. De même, la culture informatique n'est pas la culture mathématique.
Nous proposons donc la création d'une discipline informatique au lycée, avec au moins 2h d'enseignement par semaine, et la création d'options « informatique avancée » en première et/ou en terminale, adaptées aux différentes sections scientifiques et littéraires.
Cette discipline devenant une discipline à part entière, il s'appliquera à celle-ci les mêmes modalités de vie que pour les autres disciplines : élaboration des programmes, formation initiale et continue des enseignants,... Cette nouvelle discipline sera présente lors de l'examen du baccalauréat.
La création de cette discipline donnera lieu au recrutement de personnels compétents, tant pour l'enseignement que pour l'administration des salles machines nécessaires. Les enseignants de cette discipline informatique devront faire l'objet d'un plan de formation au niveau CAPES et de l'Agrégation pour aboutir à la fin de la législature à ce que tous les lycées aient cet enseignement en place.
Bien entendu, l'enseignement de l'informatique ne doit pas se limiter au lycée, mais doit aussi être présent dès l'école primaire et le collège (culture générale, maniement de l'ordinateur, internet), et, selon les orientations choisies, se poursuivre dans l'enseignement supérieur. Commencer l'enseignement de l'informatique très tôt est nécessaire pour éviter que la fracture numérique se forme au sein des nouvelles générations, et que celle-ci ne conduise à une très grande hétérogénéité de niveau, rendant par la suite l'enseignement de l'informatique extrêmement difficile. »
http://www.candidats.fr/documents/reponses-candidatsfr-jose-bove.pdf.

Marie-George Buffet

La lutte contre l'analphabétisme numérique sera une priorité par une politique massive d'alphabétisation...

- Le système éducatif dans son ensemble intégrera une formation « culturelle » d'informatique de base, une représentation mentale du monde et de la société numérique en réseau, indépendante des techniques et des logiciels du moment.
- La formation initiale, professionnelle et continue ayant pour objet les techniques d'information et de communication en réseau fera l'objet de plan de formation d'urgence des enseignants et des élèves.
- À côté du B2i (brevet informatique et internet) et du cours de technologie au collège, une discipline « informatique et technologies de l'information et de la communication » (ITIC) en tant que telle prendra place au lycée.
http://www.epi.asso.fr/revue/docu/d0703b.htm.

Nous voulons que la lutte contre la fracture numérique soit une priorité par une politique massive d'« alphabétisation ». Le système éducatif dans son ensemble intégrera une formation « culturelle » d'informatique de base, une représentation mentale du monde et de la société numérique en réseau, indépendante des techniques et des logiciels du moment.
La formation initiale, professionnelle et continue ayant pour objet les techniques d'information et de communication en réseau fera l'objet de plan de formation d'urgence des enseignants et des élèves. À côté du B2i (brevet informatique et internet) et du cours de technologie au collège, une discipline « informatique et technologies de l'information et de la communication » (ITIC) en tant que telle prendra place au lycée. La production de contenus pédagogiques libres sera encouragée.
http://www.candidats.fr/documents/reponses-candidatsfr-marie-george-buffet.pdf.

Ségolène Royal

« Je considère également qu'il faut encourager l'introduction à l'école de logiciels libres pour autant que leur valeur pédagogique aura été reconnue. Quant à la création d'une nouvelle discipline d'enseignement, l'idée mérite d'être étudiée.
Cependant je n'envisage pas d'imposer une nouvelle réforme des programmes, car je suis persuadée que les évolutions nécessaires ne peuvent plus venir que d'initiatives concertées et adaptées aux réalités du terrain. C'est donc dans un tel cadre que cette idée pourrait être reprise. »
http://www.epi.asso.fr/revue/docu/d0703a.htm.

« Oui à la question 14a. À : Êtes-vous favorable à ce que l'informatique soit une composante à part entière de la culture générale scolaire de tous les élèves sous la forme notamment d'un enseignement d'une discipline scientifique et technique au lycée ?
L'informatique est omniprésente. Elle augmente, comme l'écrit Michel Serres, la « puissance d'agir » des personnes et des collectifs. Il n'est pas concevable que nos enfants ne bénéficient pas tous d'une formation à l'usage des technologies de l'information, prenant à la fois en compte les aspects techniques mais aussi amenant à réfléchir sur la place que ces outils prennent au sein de nos vies : les « capacités » qu'elles confèrent aux personnes et aux collectifs. »

(q14b) « ... Les logiciels évoluent vite. On ne peut axer un enseignement sur la connaissance d'un logiciel particulier, vite dépassé. Il faut mettre l'accent sur les principes sous-tendant ces logiciels (traitement de texte, tableur, par exemple), que l'élève pourra ensuite appliquer quel que soit le logiciel qu'il aura devant lui. »
http://www.candidats.fr/documents/reponses-candidatsfr-segolene-royal.pdf.

Nicolas Sarkozy

« Je considère que l'enseignement informatique prévu au socle commun des connaissances et des compétences doit être renforcé, et inclure notamment l'enseignement des bases essentielles à l'écriture de programmes informatiques. Face aux jeunes Américains, Indiens, Chinois, Canadiens, Québécois, etc. les jeunes Français sont encore largement néophytes en matière de capacité à écrire du code informatique (seuls 16 % des internautes de moins de 30 ans savent écrire un programme). Pourtant cette capacité à écrire du code est la clé de l'indépendance face à la technique. La solution passe par la refonte des programmes éducatifs consacrés à l'informatique, trop centrés sur la pratique, et le renforcement des moyens consacrés à ces formations informatiques. À l'échelle d'une génération, l'enjeu est majeur: en se concentrant sur la pratique, on crée une génération dépendante de la technique; en se concentrant sur la technique, on crée une génération autonome et capable d'inventer toutes sortes d'usages. »
http://www.candidats.fr/documents/reponses-candidatsfr-nicolas-sarkozy.pdf.

Dominique Voynet

« Un axe important de mon programme concerne l'approche de l'informatique à l'école. L'informatique et la société de l'information doivent devenir une composante à part entière dans la formation des élèves permettant de leur donner une culture « informatique et technologies de l'information et de la communication » (comme c'est le cas par exemple pour les mathématiques ou les langues vivantes). » (q14a)
http://www.candidats.fr/documents/reponses-candidatsfr-dominique-voynet.pdf.

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Pour les réponses concernant le « libre » nous renvoyons au site : www.candidats.fr. Il serait trop long d'en faire ici une synthèse.

19 avril 2007

Le Bureau national EPI
courrier@epi.asso.fr.

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Association EPI
Avril 2007

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