L'informatique au lycée : rentrée 2010 et rentrée 2012

Enseignement de spécialité
« informatique et sciences du numérique » en Terminale S
à la rentrée 2012 : la formation des professeurs

L'informatique dans les enseignements d'exploration de seconde
à la rentrée 2010
 

   Suite à leur audience  [1] avec Érick Roser, Conseiller du Ministre de l'Éducation nationale pour les affaires pédagogiques et Benoît Labrousse, Conseiller technique (nouvelles technologies, éditeurs, multimédia), le lundi 22 mars 2010, au nom de l'EPI et du groupe ITIC de l'ASTI (Association Française des Sciences et Technologies de l'Information et de la Communication) : Jean-Pierre Archambault, Gérard Berry, Gilles Dowek et Maurice Nivat ont élaboré une proposition de programme pour la formation des professeurs qui seront chargés de l'enseignement de spécialité optionnel « Informatique et sciences du numérique » en Terminale S à la rentrée 2012  [2]. Ce texte a été discuté avec les groupes ITIC de l'ASTI et de l'EPI, avec des membres de l'association SPECIF qui fédère la communauté des enseignants en informatique à l'Université, ainsi qu'avec plusieurs autres collègues enseignants et/ou chercheurs.

   Cette proposition de programme correspond aux connaissances informatiques qui doivent être maîtrisées par un enseignant de la discipline informatique au lycée. Il comporte les quatre domaines qui constituent l'informatique : information, langage, algorithmique et machine. La formation des enseignants devrait commencer à la rentrée 2010 dans un certain nombre d'universités. Ses modalités concrètes sont en cours d'examen. Cette formation donnera lieu à validation pour l'obtention d'une « certification complémentaire » à laquelle pourront aussi prétendre des enseignants ayant déjà le niveau requis, sans qu'ils aient à suivre les formations proposées. Le proposition de programme comprend quelques questions sur la spécificité de la pédagogie de l'informatique au lycée. Nous y reviendrons.

*
*     *

   Les programmes des enseignements d'exploration en classe de seconde qui entreront en vigueur à la rentrée 2010 ont été publiés  [3].

   Parmi ceux-ci figurent « Sciences de l'ingénieur en classe de seconde générale et technologique ». L'informatique y occupe une place  [4]. Une bonne chose, même si on peut penser que la place eût pu être plus importante quand on se souvient du rapport du SNRI qui indiquait en 2009 : « La majorité des ingénieurs et chercheurs non informaticiens n'acquièrent pendant leur cursus qu'un bagage limité au regard de ce que l'on observe dans les autres disciplines. Pourtant, ils utiliseront ou pourront avoir à décider de l'utilisation d'outils informatiques sophistiqués. Il est à craindre qu'ils ne le feront pas avec un rendement optimal ou que, en position de responsabilité, ils sous-estimeront l'importance du secteur »  [5]. En effet, l'informatique est partout dans l'entreprise. Des systèmes de contrôle informatisés font fonctionner les processus industriels. Les métiers de l'informatique, et ceux des télécommunications, occupent une place importante dans les services. On ne compte plus les objets matériels qui sont remplis de puces électroniques...

   Autre enseignement d'exploration « Méthodes et pratiques scientifiques »  [6]. Là aussi, l'informatique y tient une place. Normal quand on sait que c'est l'informatique, pour ne prendre que ces exemples, qui a récemment fait faire de très spectaculaires progrès à l'imagerie médicale et qui permet ceux de la génétique. L'informatique modifie progressivement, et de manière irréversible, notre manière de poser et de résoudre les questions dans quasiment toutes les sciences expérimentales ou théoriques qui ne peuvent se concevoir aujourd'hui sans ordinateurs et réseaux.

   Dans l'enseignement d'exploration « Création et innovation technologiques », sont mentionnés des « principes qui régissent la propriété intellectuelle, la normalisation... », l'« analyse de la valeur d'un produit, brevets et normes », soit des domaines où l'informatique a profondément modifié les problématiques (que l'on pense aux logiciels libres). Juristes, architectes, écrivains, musiciens, stylistes, photographes, médecins, pour ne citer qu'eux, sont, comme les ingénieurs, concernés.

   De quoi contribuer à favoriser la motivation des élèves pour l'informatique et susciter chez eux des vocations pour son enseignement en tant que tel.

Le 12 mai 2010

Jean-Pierre Archambault
Président de l'EPI

NOTES

[1] Communiqué de l'EPI : http://www.epi.asso.fr/revue/docu/d1004a.htm.

[2] Groupes ITIC de l'Asti et de l'EPI, Proposition de programme de formation pour les enseignants chargés de la spécialité Informatique et sciences du numérique en terminale S.
http://www.epi.asso.fr/revue/editic/asti-itic-prog-prof_1004.pdf.

[3] Bulletin officiel spécial n°4 du 29 avril 2010.
http://www.education.gouv.fr/pid23972/special-n-4-du-29-avril-2010.html.

[4] On peut notamment y lire que « les activités proposées visent à explorer comment exploiter des modélisations et des simulations numériques... » ou que « cette exigence d'ingénierie simultanée gagne à utiliser des produits informatiques spécifiques, permettant d'associer, dans un même environnement, des bases de données, des outils de conception, de représentation, de calcul et de simulation. L'utilisation de logiciels de CAO et de leur environnement de calcul et l'utilisation de maquettes numériques existantes facilitent les activités de décodage et permettent de proposer des modifications simples de produits existants ».

[5] Rapport du groupe « Numérique, calcul intensif et mathématiques ». Les sciences du numérique englobent notament : l'informatique, l'automatique, la robotique, le traitement du signal et des images...
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid28982/snri-les-rapports-des-groupes-de-travail.html.

[6] Il est notamment question de stockage et gestion de données, de cryptologie, d'enregistrement des documents sonores (encodage, échantillonnage...), du passage de l'argentique au numérique, du codage et de la compression des images...
http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/Defi_de_connaissance_pluridisciplinaire/97/5/SNRI2009_rapport_groupe_de_travail_Nummath_65975.pdf.

___________________
Association EPI
Mai 2010

Retour