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Article Dans Une Revue Revue de l'EPI (Enseignement Public et Informatique) Année : 2010

Informatique : information, interaction et automatisation...

Résumé

Il est devenu un lieu commun de dire que les sciences de l'information ont révolutionné la société et pourtant le périmètre et l'objet même de ces sciences est mal défini et ne fait pas l'objet d'un consensus à l'intérieur même des disciplines concernées. En France, l'informatique est issue en grande partie des mathématiques et a été marquée par des échecs industriels majeurs, comme le plan Calcul, et des succès incontestables, comme le Minitel. Aux États-Unis, l'informatique est plutôt issue de l'électronique, comme le manifeste son nom, « computer science » ou « science de l'ordinateur » et a donné à ce pays une domination planétaire (Intel, IBM, Microsoft, Google).

Ce contexte historique se traduit aujourd'hui par une situation où l'informatique et les sciences de l'information n'ont pas acquis en France de reconnaissance sociale et très peu de reconnaissance institutionnelle, au contraire d'autres grands pays développés. On me demande souvent « c'est quoi être chercheur en informatique ? » comme s'il n'y avait plus rien à trouver ou comme si les entreprises telle que Apple sont les seuls auteurs des innovations qui arrivent sur le marché [1]. Au plan institutionnel, l'informatique est maltraitée dans le système éducatif avec le refus obstiné de créer une agrégation d'informatique, dans les grandes institutions comme l'Académie des Sciences où elle est associée aux Sciences Mécaniques (!) et même au CNRS qui a supprimé le département de sciences et technologies de l'information et de la communication (STIC) pour l'intégrer avec les sciences de l'ingénierie tandis qu'au Ministère de la Recherche l'informatique est dans le même département que les mathématiques...

Cette ambiguïté récurrente de la place de l'informatique, de son statut, et même de son objet explique évidemment la difficulté à l'intégrer de façon satisfaisante à nos enseignements obligatoires. Au-delà de la difficulté inhérente à tout domaine nouveau de la connaissance de se faire une place dans l'imaginaire social, dans la structure institutionnelle et dans l'Académie, il me semble que ce problème tient aussi au fait que l'informatique et les STIC souffrent d'abord de leur succès : d'une part la technologie des ordinateurs a devancé les progrès dans les connaissances théoriques au point que le développement de logiciel est encore aujourd'hui un artisanat mal maîtrisé ; d'autre part l'impact dans la société continue de se développer de façon exponentielle et devance à son tour l'offre technologique. Il est donc normal que l'évolution des enseignements obligatoires, qui suit un rythme lent, soit en constant décalage avec la réalité de la science informatique, de la technologie informatique et des usages de l'informatique, qui évoluent presque chaque jour.

Aussi je propose dans la suite de ce texte quelques pistes pour tenter de réduire cet écart en distinguant trois catégories d'enseignements généraux :
* l'informatique comme outil indispensable au citoyen,
* l'informatique comme technique pour résoudre des problèmes,
* l'informatique comme science dont l'objet est l'information.
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Dates et versions

edutice-00564188 , version 1 (08-02-2011)

Identifiants

  • HAL Id : edutice-00564188 , version 1

Citer

Michel Beaudouin-Lafon. Informatique : information, interaction et automatisation.... Revue de l'EPI (Enseignement Public et Informatique), 2010, 125, pp.[en ligne]. ⟨edutice-00564188⟩
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