Le Google de demain
 

   Dans un entretien accordé à Paris Match, le patron de Free, Xavier Niel, ainsi que Jacques-Antoine Granjon (Vente-Privée) et Marc Simoncini (Meetic), font état de leur projet d'ouvrir une école qui formerait les jeunes au web. Leur objectif ? Donner toutes les connaissances liées aux nouveaux métiers de l'Internet, qui pourront mener à la création du « Google de demain », nous indique le site Maxisciences  [1]. L'idée de cette nouvelle école de l'Internet « n'est pas de former une élite, mais des jeunes qui sortent avec des connaissances utiles pour prendre leur destin en main et trouver un travail dans l'industrie du web ». En effet, le fondateur de Meetic explique avoir du mal à recruter aujourd'hui. Marc Simoncini, pour qui « l'École actuelle ne formerait pas assez bien aux nouvelles technologies », « à tout ce qui vient d'être inventé sur le web », donne l'exemple d'énarques ou autres « gens très brillants qui dirigent des entreprises » : « ils n'ont rien compris à l'Internet ». C'est cela qu'il faut changer, estiment les trois hommes.

   L'on sait l'importance de la précocité des apprentissages. L'on sait également que le lycée est l'espace et le moment où les élèves construisent leur autonomie intellectuelle et où naissent les vocations. Les lycéens choisissent d'autant plus une voie par goût aux contenus qu'ils l'ont effectivement rencontrée concrètement dans leur scolarité ! La pénurie concernant les métiers des TIC est bien réelle et il y aura de plus en plus de ces professions : il faut absolument agrandir leur vivier. Et pour cela tirer les enseignements de la période qui vient de s'écouler, à savoir que le choix fait de la formation au numérique et à l'informatique par la simple utilisation des outils ne suffit pas, loin de là, et ne permet pas de répondre aux enjeux et défis de notre époque.

   La teneur de cet entretien illustre donc à sa manière une des missions fondamentales de l'enseignement scolaire général qui est, non pas de former des spécialistes, mais d'installer les connaissances qui permettront leur formation ultérieure. En leur donnant la culture générale de leur époque dont une des composantes est l'informatique. Et une culture en informatique, comme une culture scientifique en général, c'est aussi pour mieux comprendre le monde dans lequel on vit, permettre l'épanouissement d'un individu plus complet, maître de ses choix... C'est-à-dire, former l'homme, le travailleur et le citoyen, à savoir les missions traditionnelles et résolument modernes de l'École.

   Un enseignement de spécialité optionnel « Informatique et sciences du numérique » a été créé en Terminale S pour la rentrée 2012. C'est une mesure qui va dans le bon sens. Mais nous avons déjà eu l'occasion de le dire en 2010 !

Le 15 janvier 2011

Jean-Pierre Archambault
Président de l'EPI

NOTE

[1] « Xavier Niel veut créer une école de l'Internet », Info rédaction, publiée le 23 décembre 2010 sur Maxsciences.
http://www.maxisciences.com/école/xavier-niel-veut-creer-une-ecole-de-l-internet_art11366.html

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Association EPI
Janvier 2011

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