Pourquoi la lecture rapide ?
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Bertrand Ott
 

Dans la première partie, Bertrand Ott a exposé le point de vu théorique. Il montre maintenant le déroulement pratique du logiciel LIRA.

IV - Déroulement d'un exercice a l'ordinateur le programme LIRA (EPI-INRP)

1) Le programme, ce qu'on voit à l'écran
(Note : ce qui est souligné est frappé par l'utilisateur ; ce qui est pointé avec un astérisque est expliqué ci-après).

L'ENTRAINEMENT A LA LECTURE
PERMET D'AUGMENTER LE DEGRE DE COMPREHENSION DE 20%
EN MEME TEMPS QUE LA VITESSE DE LECTURE AUGMENTE DE 100%.

IL S'AGIT D'EXPLOITER LES POSSIBILITES
DE LA LECTURE VISUELLE SANS VOCALISATION
NI SUBVOCALISATION (=LECTURE A VOIX, BASSE).

LES EXERCICES SONT DIVISES EN 7 SERIES.
CHAQUE SERIE CORRESPOND AU TRAVAIL D'UNE SEANCE.

QUELLE SERIE ABORDEZ-VOUS ? CHIFFRE DE 1 A 7 : 1

CATALOGUE DES EXERCICES
1 ELARGIE LE CHAMP D'INTERPRETATION.
2 SUPPRIMER LA VOCALISATION.
3 TEXTE SUIVI.
4 SILHOUETTES PUREMENT FORMELLES.
5 MOTS MASQUES.

CHOISISSEZ UN EXERCICE. DESIGNEZ-LE PAR SON NUMERO : 1

DISPOSITION :
1 EN COLONNE : UNE SEULE FIXATION SUR LA LIGNE.
2 EN LIGNE : PLUSIEURS FIXATIONS ESPACEES REGULIEREMENT.
3 EN FORME DE K : DEUX FIXATIONS SUR LA LIGNE,
AVEC UN ECART VARIABLE.

CHOISISSEZ VOTRE DISPOSITION. DESIGNEZ-LA PAR SON NUMERO : 2

INSTRUCTIONS :
LE CINEASTE MELIES.
RELEVEZ UN MOT QUI CARACTERISE BIEN L'ART DE MELIES.

VITESSE DE LECTURE DEMANDEE,
ENTRE 1 (=LA PLUS FAIBLE ) ET 6 (=LA PLUS FORTE) : 2

   Chaque ligne s'effacera avant l'impression de la suivante :

X
MELIES
DÉTRUIT
DE SES
PARCE QU'IL
DE PLACE,
SON FILS.

RETROUVE,
RETROUVE
COMME SI,
LA TOMBE,
DE L'ILLUSION
RENAITRE DE

MELIES, C'EST
DIABOLIQUE" QUI
UN APPARTEMENT VIDE,
DE VOYAGE
ET, DE SA MALLE,
ET LES MEMBRES
SUR L'ECRAN JAILLISSENT
DE L'IMAGINATION.

X
AVAIT
LA PLUPART
FILMS
MANQUAIT
DIT

ON EN A
ON EN
ENCORE,
PAR-DELA
CE GENIE
LES AVAIT FAIT
LEURS CENDRES.

LE "LOCATAIRE
S'INSTALLANT DANS
TIRE D'UN SAC
UNE ENORME MALLE,
TOUS SES MEUBLES
DE SA FAMILLE.
DES GAGS ET LES DELIRES

(Effacement de l'écran)

DONNEZ UN MOT QUI CARACTERISE BIEN L'ART DE MELIES
REPONSE : ILLUSION

TITRE DU FILM QUI A ETE CITE
REPONSE : LOCATAIRE DIABOLIQUE

RESULTATS :
33% VITESSE
100% COMPFEHENSION ET MEMORISATION
DESSERREZ LE FREIN.

ÉVOLUTION DES MOYENNES :
DE 100 A 67% VITESSE
DE 10 A 55% COMPPEHENSION ET MEMORISATION

IL N'EST PAS NECESSAIRE D'ETRE PARFAIT,
C'EST-A-DIRE DE REUSSIP A 100%
SOYEZ TOUT A FAIT SATISFAIT,
SI VOUS PROGRESSEZ D'UN ESSAI A L'AUTRE.
POUR CONTINUER TAPER RETURN.

2) Commentaire de ce listing d'exécution

1) Série : L'utilisateur choisit ses exercices en deux étapes. Il choisit d'abord une « série » : celle-ci est matérialisée par un enregistrement du catalogue LIF. Chaque série contient les références des exercices d'une séance ; cinq exercices sont suffisants pour une séance d'une demi-heure, si l'élève ne se contente pas de satisfaire une curiosité superficielle, mais fait et refait les exercices jusqu'à atteindre une réussite satisfaisante. Le nombre des séries va de 1 à 10, selon le degré d'entraînement souhaité.

2) Dans un deuxième temps, l'utilisateur se voit proposer un catalogue des exercices ; celui-ci correspond à un stock de textes tout constitué. Les mêmes types d'exercices reviennent d'une séance à l'autre, car chaque type correspond à une des exigences de la lecture. Il s'agit de 5 types d'exercices correspondant à la série retenue. À l'écran, les différents exercices sont présentés non avec leur référence informatique, c'est-à-dire le nom d'un fichier, mais avec un numéro d'ordre : cette présentation est commode pour l'utilisateur ; l'ordinateur se charge du reste.

   Le catalogue des lectures qui est proposé à chaque séance offre un nombre d'exercices suffisant pour cette séance. Un même exercice peut et généralement doit être utilisé plusieurs fois, car les réponses justes ne sont jamais révélées par le programme : le but de l'exercice n'est pas une étude d'une question donnée ; le but est d'amener le lecteur à trouver lui-même la réponse juste, généralement au prix d'essais successifs. Les textes sont d'ailleurs choisis de façon à être compréhensibles au lecteur concerné, sans explication supplémentaire. La réussite sera la récompense et le signe du progrès.

a) voici le catalogue des séries, tel qu'il est en mémoire.

n° 1

#ELA51*ELARGISSEMENT DU CHAMP DE VISION*#SUB51*SUPPRIMER LA SUBVOCALISATION*#TEX11*TEXTE SUIVI*#FOR11*SILHOUETTES PUREMENT FORMELLES* #FOR21*MOTS MASQUES*

.......

 

n° 7

#ELA57*ELARGISSEMENT DU CHAMP DE VISION*#ENT80*TEXTE SUIV I*#ENT71*TEXTE SUIVI*#FOR32*SILHOUETTES PUREMENT FORMELLE S*#FOR42*1•'OTS MASQUES*

b) le catalogue d'une série, c'est-à-dire d'une séance, tel qu'il est présenté à l'écran.

 

CATALOGUE DES LECTURES :

1  ELARGISSEMENT DU CHAMP DE VISION
2  SUPPRIMER LA SUBVOCALISATION
3  TEXTE SUIVI
4  SILHOUETTES PUREMENT FORMELLES
5  MOTS MASQUES

REFAITES LE MEME EXERCICE
JUSQU'A CE QUE LES RESULTATS SOIENT SATISFAISANTS.
CHOISISSEZ UN EXERCICE. DESIGNEZ-LE FAR SON NUMERO.

Stock des textes

   En fonction de la demande, il est possible de composer autrement le catalogue ; à condition de créer les exercices, c'est-à-dire les fichiers dont le catalogue contiendra les références. Pour tel public, les exercices porteront en majorité sur la suppression de la vocalisation et sur la reconnaissance des silhouettes ; pour tel autre, sur la lecture de textes techniques ; pour un autre encore, sur la mémorisation de valeurs chiffrées.

   Des programmes spéciaux se chargent :
1) de modifier le catalogue (programme LITE 3)
2) de créer des textes d'exercices nouveaux (programme LITE 1, 2)
3) de créer le questionnaire correspondant (programme LIQUE)

3) Guidage des yeux sur l'écran et disposition des fixations

   Les figures ci-dessous représentent les états successifs de l'écran, celui du micro dans les figures 1 à 3, celui du mini dans les figures 1 à 5.

   Le micro est doté d'un curseur très accrocheur pour l'oeil. Il se fixe d'abord au centre de l'inscription à venir : l'oeil et l'attention peuvent ainsi anticiper sur l'inscription (fig. 1). Ensuite vient l'inscription d'une tranche du texte ; le curseur se place dessous (fig. 2) le temps de la fixation. Après quoi le manège recommence pour la deuxième inscription.

   Le mini ne disposant pas de curseur, le caractère « X » sert de repère pour l'oeil. Dans un premier temps, sont placés tous les « X » de la ligne (fig. 4). Ensuite s'inscrit la première tranche du texte, (fig. 5) puis les suivantes.


Fig. 1


Fig. 3


Fig. 4


Fig. 2

 


Fig. 5

   La disposition illustrée de la fig. 5 est celle de la « ligne ». Le regard est obligé de faire des bonds plus grands que dans une lecture « mot à mot ». Il acquiert ainsi un réflexe nouveau.

4) Mesure de la vitesse

   La mesure de la vitesse intervient à deux stades :
1 / au cours de l'affichage, où l'ordinateur fait dérouler le texte à la vitesse qui lui a été fixée par l'utilisateur ;
2 / après la lecture, où l'ordinateur donne, en mots minute, la mesure de la performance.

   Avant la lecture, l'utilisateur fixe la vitesse de lecture qui lui semble convenir d'après ses essais précédents :

VITESSE DE LECTURE DENANDEE,
ENTRE 1 (=LA PLUS FAIBLE) ET 6 (=LA PLUS FORTE) : 3

   Les valeurs 1, 2, 3... qui sont données à la vitesse, sont conventionnelles aux yeux de l'utilisateur. La mesure de la vitesse est faite avec des valeurs conventionnelles, selon le barème suivant :

vitesse 1 valeur 17 %
2 33 %
3 50 %
4 67 %
5 83 %
6 100 %

   La machine affiche par exemple ce résultat 55 %.

   Le terme de vitesse a été adopté parce qu'il est plus parlant pour l'utilisateur ; en fait il représente une durée d'arrêt : la durée pendant laquelle chaque inscription reste affichée avant que ne survienne la suivante. Cet arrêt correspond chez le lecteur à la durée de fixation.

   Sur mini-ordinateur il y a une contrainte qui est évidemment épargnée au micro : pour que le déroulement du texte soit régulier, la console qui commence sa lecture reçoit l'exclusivité de l'unité centrale, ce qui explique ce message :

UNE AUTRE CONSOLE A PRIORITE POUR FAIRE SA LECTURE.
ATTENDRE 6". ENSUITE TAPER RETURN.

5) Commentaires de l'ordinateur sur les résultats.

   L'évaluation de la compréhension et de la mémorisation est accompagnée d'un commentaire. II y a aussi un commentaire au début de la séance. Ils ont pour but de stimuler le candidat à l'entraînement, de l'encourager ou tout simplement de créer des rapports plaisants entre l'homme et la machine.

   Il y a un fichier de commentaire(w2) pour les dix niveaux du résultat :
100 %, 90 %, ... Pour un niveau donné, l'ordinateur prend au hasard une des formules du fichier correspondant ; les commentaires varient ainsi d'une fois à l'autre et donnent l'impression de vie.

   Deux types de commentaires ont été établis. L'un est d'inspiration technique et profite de l'occasion pour donner des informations sur la lecture rapide. Le deuxième a été créé par des élèves de terminale A : il reflète un état d'esprit collégien avec le vécu et l'humour qu'évoque ce terme. Ci-après un extrait de chacun de ces fichiers.

1er type : conseils et encouragements

COMMENTAIRES POUR UNE EVALUATION DE 50 %.
*****
UN ENTRAINEMENT JOURNALIER PERMET DE PROGRESSER DE FACON CONSIDERABLE.
L'ENTRAINEMENT PERMET D'AUGMENTER LA COMPREHENSION DE 10 A 20 %.
JUSTE SUFFISANT.
A CE NIVEAU LA LECTURE RAPIDE EST DEJA RENTABLE.
VOUS SAVEZ "LIRE".
CA VA.

2e type : humour et exigence

COMMENTAIRES POUR UNE EVALUATION DE 70 %
*****
VOUS AVEZ ATTEINT VOTRE ESPERANCE DE VIE.
MON RODAGE EST TERMINE, ET LE VOTRE ?
PASSEZ EN QUATRIEME.
IL N'Y A PAS DE QUOI CRANER.

(suite de l'article dans le prochain Bulletin)

Bertrand Ott,
professeur de français au lycée de Savigny sur Orge,
auteur du logiciel d'apprentissage à la lecture rapide LIRA

Paru dans le Bulletin de l'EPI  n° 23 de septembre 1981, pages 54-61.

___________________
Association EPI
Février 2011

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